Viva for Life en décembre, et ce vendredi 13 mars, les Enfoirés. Autour de ces deux événements médiatiques destinés à récolter des fonds en faveur des enfants et des adultes pauvres, cette analyse puise aux travaux de Luc Boltanski afin d'identifier les logiques à l’œuvre derrière la façade des bons sentiments.
Dans La souffrance à distance, écrit en 1993, Boltanski décrit en effet des types de mécanismes différents qui poussent les téléspectateurs à se mobiliser pour des causes humanitaires lointaines. Plus de vingt ans plus tard, ne retrouve-t-on pas certains de ces mécanismes, mus par des émissions où il n'est plus question de la souffrance à distance, puisqu'il s'agit de la pauvreté hic et nunc? Ce qui est loin d'être anodin, car cela contribue, en faisant de la pauvreté une question humanitaire, à faire triompher une politique de la pitié et à affaiblir une politique de justice sociale.
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