|
|
1.- Analyse La création de plates-formes, une nouvelle forme de mobilisation politique ?
Par Jean Blairon et Isabelle Dubois 31899 caractères
Diffusion via la newsletter de janvier intitulée « Questions de mobilisations ». Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
La grève générale du 15 décembre 2014 fut le point d'orgue d'une année qui a vu se multiplier les initiatives de mobilisation contre les politiques d'austérité. Ces initiatives ont convergé vers la pérennisation de « plates-formes » réunissant des acteurs très diversifiés, et s'unissant aux syndicats dans une lutte commune.
Le jour de grève générale, nous avons participé aux actions menées en Wallonie par une de ces plates-formes, Acteurs des Temps Présents. Nous en avons profité pour réaliser une série d'interviews visant à connaître l'analyse que faisaient un certain nombre de personnes de l'initiative, quels intérêts elles y trouvaient, quels enjeux étaient engagés d'après elles dans cette expérimentation. Pour prendre une attitude réflexive au moment où ces initiatives sont appelées à s'organiser dans la durée, nous proposons ensuite un outil d'analyse de la diversité des logiques et des compositions d'action, pour permettre à la fois la convergence des forces et la singularité des combats.
2.- Analyse Alors, et ainsi, je serais Charlie ?
Par Jean Blairon 21376 caractères
Diffusion via la newsletter de janvier intitulée « Questions de mobilisations ». Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
Les assassinats perpétrés contre la rédaction de Charlie-Hebdo doivent être condamnés sans équivoque, la violence ne pouvant se substituer au débat d'idées. Les réactions innombrables condamnant cet acte terroriste ne peuvent qu'être partagées. Il s'agit en effet de défendre les libertés que nous avons mis des siècles à conquérir.
Mais nous avons assisté dans ce contexte à l'adoption en chaîne d'un « slogan » par une série de personnes ou d'institutions affirmant « être Charlie ». Certains ont franchi un pas de plus en croyant pouvoir s'exprimer au nom de tous : « Nous sommes tous Charlie », a-t-on pu lire ou entendre. Un tel unanimisme décrété n'est pas sans poser question – sans parler ici de ses tentatives de récupération à des fins commerciales. Nous avons affaire en l'occurrence à la quasi imposition à une identification paradoxale à un organe de presse qui est le premier à vouloir pourfendre les baudruches du sens commun.
Ce processus d'affirmation identitaire imposée (« nous sommes tous... ») nous paraît mériter dès lors une attention critique qui n'est pas simple à mettre en œuvre : il s'agit de bien faire la distinction entre le rejet de la violence terroriste envers la presse critique et la critique de la forme consensuelle dans laquelle ce rejet s'est finalement exprimé.
En tout état de cause, il paraît peu pertinent de s'identifier à la critique si on ne s'efforce pas, dans le même mouvement, d'être critique par rapport au geste d'identification lui-même.
|
|
3.- Analyse Pauvreté et médias - Vers une politique de la pitié, au détriment d'une politique de justice sociale ?
Par Jacqueline Fastrès et Jean Blairon 20926 caractères
Diffusion via la newsletter de mars intitulée « Justice sociale ? ». Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
Viva for Life en décembre, et ce vendredi 13 mars, les Enfoirés. Autour de ces deux événements médiatiques destinés à récolter des fonds en faveur des enfants et des adultes pauvres, cette analyse puise aux travaux de Luc Boltanski afin d'identifier les logiques à l’œuvre derrière la façade des bons sentiments. Dans La souffrance à distance, écrit en 1993, Boltanski décrit en effet des types de mécanismes différents qui poussent les téléspectateurs à se mobiliser pour des causes humanitaires lointaines. Plus de vingt ans plus tard, ne retrouve-t-on pas certains de ces mécanismes, mus par des émissions où il n'est plus question de la souffrance à distance, puisqu'il s'agit de la pauvreté hic et nunc? Ce qui est loin d'être anodin, car cela contribue, en faisant de la pauvreté une question humanitaire, à faire triompher une politique de la pitié et à affaiblir une politique de justice sociale.
4.- Analyse Intervention dans le spectacle Le réserviste d'Antoine Laubin
Par Jean Blairon 16197 caractères
Diffusion via la newsletter de mars intitulée « Justice sociale ? ». Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
Le Théâtre de la Vie, en mettant à l'affiche, du 3 au 14/2/2015, une pièce d'Antoine Laubin, Le réserviste, a choisi une manière originale de la mettre en scène: chaque soir, les acteurs laissent la place, au cœur même de l'histoire racontée, à un invité différent, chargé d'apporter son regard sur le thème de l'inactivité. Le réserviste, c'est un homme qui décide de se mettre sur le côté du marché de l'emploi, avec la conviction (folle?) de rendre service à la société en faisant ainsi partie de la «réserve».
L'objectif est bien de s'interroger sur la place du travail aujourd'hui. Invité à s'exprimer au milieu de la pièce, Jean Blairon a axé son intervention sur les travaux de Pierre Bourdieu, qui parlait lui-même d'une «armée de réserve de main-d’œuvre». Il observe que la docilisation des travailleurs se réalise sur le même schéma que celle des chômeurs, avec les mêmes techniques d'assujettissement. Il tente également de répondre à la question: «comment a-t-on pu en arriver là?».
5.- Analyse Les usages sociaux des concepts: le cas de la « sherwoodisation »
Par Jean Blairon 19281 caractères
Diffusion via la newsletter de mars intitulée « Justice sociale ? ». Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
Nous avons à plus d'une reprise emprunté à la sociologie de l'acteur-réseau les termes de «créatures de laboratoire» pour évoquer les concepts divers, qui, au-delà de la sphère dans laquelle ils ont été créés, induisent des usages sociaux qui peuvent dans certaines circonstances être peu opportuns; notamment lorsqu'ils font l'objet d'une propagation bien relayée dans la société, et qu'ils touchent des populations socialement peu favorisées. Qu'en est-il du concept de «sherwoodisation» qui, né d'une plaisanterie, fait l'objet d'un travail d'insertion important dans le champ social? Cette analyse s'attache à interroger certains effets possibles d'un usage social de ce concept très protéiforme, tels qu'ils sont au moins partiellement prévisibles dans le cadre des politiques d'emploi.
6.- Analyse De quelques évolutions du travail social et d'une manière de les appréhender
Par Jean Blairon 34661caractères
Diffusion via la newsletter de mars intitulée « Justice sociale ? ». Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
Le 3 mars 2015, la CNE organisait à Namur une journée consacrée à l'évolution des métiers dans le secteur de l'aide sociale. Jean Blairon était invité à intervenir, à la suite de la présentation d'une enquête menée par la CNE auprès de délégués syndicaux des secteurs de l'AWIPH, de l'aide à la jeunesse et de l'aide aux adultes en difficultés; il lui était demandé d'apporter un point de vue sur les évolutions du travail social. Bien des incertitudes avaient été pointées dans l'enquête; comme point d'entrée dans la problématique, Jean Blairon examine de quelles évolutions ces positions incertaines sont le fruit. En fait d'évolutions, il faut plutôt parler de combinaisons d'évolutions (ou faut-il parler de régressions?) issues de niveaux différents: évolution du travail en général, du travail social en particulier, transformations internes au champs social, et évolutions sociétales. Quels outils de repérage peut-on mobiliser dans ce paysage complexe où les retournements sont légion?
|
|
7.- Analyse La multiplication des plates-formes de mobilisation : comment l’appréhender ?
Par Jean Blairon 17486 caractères
Diffusion via la newsletter de avril intitulée « Mobilisation politique, politiques de mobilisation ». Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
Le 19 mars, le CEPAG et la FGTB organisaient à Dison une conférence-débat sur un thème particulièrement délicat : « Démocratie en crise - crise de la démocratie », dans le cadre de son 7è festival de résistance. Les partenaires présentaient ainsi la thématique : « Le désinvestissement à la participation démocratique d’un nombre important de citoyens nous amène à poser la question du « comment en est-on arrivé là » ? Le désintérêt de la chose publique, la chute de la participation aux élections, la désillusion du principe démocratique, le retrait face au militantisme, le déni des représentants politiques, ... Tant d’indicateurs qui signalent un retrait important de la participation à la démocratie. La citoyenneté moderne serait-elle synonyme de dé-responsabilité ? » Pour répondre à ces questions, trois invités : Paul Hermant - Acteurs des Temps Présents, Joanne Clotuche - Tout Autre Chose, et Jean Blairon - Directeur de RTA Namur.
Pour Jean Blairon, force est de reconnaître que ces derniers mois ont connu une relative effervescence avec l'apparition de plate-formes diverses, qui semblent faire mentir ce constat de dé-responsabilisation. La diversité d'expériences simultanées pose toutefois, en tant que telle, de multiples questions aux acteurs. Nous en aborderons trois dans cette analyse : A quels problèmes cherche-t-on une réponse ? Quel est le point de vue des acteurs ? Quels sont les espaces de choix structurants ? L'auteur termine avec trois autres questions discriminantes dont il pense que les plate-formes ne pourront faire l'économie. Cette analyse est la retranscription de son intervention.
8.- Analyse Agences immobilières sociales et politique du logement
Par Jean Blairon 25018 caractères
Diffusion via la newsletter de avril intitulée « Mobilisation politique, politiques de mobilisation ». Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
Le 25 mars 2015, l'Agence Immobilère Sociale (AIS) Nord Luxembourg fêtait ses dix ans d'existence. Elle a organisé pour l'occasion une Conférence-Débat sur le thème « Les AIS : solution de logement à prix abordable pour les plus démunis ». Jean Blairon a été invité à débattre avec Mme Christine Mahy, Secrétaire générale du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté (RWLP) et M. Nicolas Bernard, Professeur de droit à l'Université Saint-Louis. Les débats étaient pilotés par M. Philippe Hermant, journaliste à la RTBF. Les intervenants étaient invités à répondre successivement à une série de questions et à interagir à leur propos. Cette analyse reprend les réponses à ces questions, en y ajoutant parfois un développement que le « format » du débat ne permettait pas.
|
|
9.- Analyse L'action sociale en CPAS en questions
Par Christine Mahy, secrétaire générale du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté, et Jean Blairon, directeur de RTA asbl 21107 caractères
Diffusion via la newsletter de mai intitulée « Politiques sociales: critique des dogmes et des représentations ». Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
Au départ de deux cartes blanches parues dans La Libre, Christine Mahy et Jean Blairon questionnent le projet de fusion entre les services des CPAS et les communes. La première carte blanche critique les inconvénients d'une fusion totale, la seconde ceux d'une fusion partielle. La présente analyse se porte sur plusieurs questions connexes (et elles aussi inter-connectées) soulevées par les raisonnements qui s'opposent au scénario de fusion partielle et qui nous paraissent mériter une pleine attention, compte tenu de l'importance de l'enjeu, qui dépasse de loin le point de vue gestionnaire qui est souvent mis en avant. Le propos s'articule autour de la distinction entre action sociale et aide individuelle, et questionne les approches qui peuvent être faites de ces deux éléments ; approches qui peuvent faire jouer des rôles bien différents aux CPAS selon le point de vue retenu.
10.- Analyse S'approprier la dynamique politique d'aujourd'hui ?
Par Jean Blairon 33936 caractères
Diffusion via la newsletter de mai intitulée « Politiques sociales: critique des dogmes et des représentations ». Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
« Fournir des clés de compréhension de notre système politique et de sa dynamique évolutive », telle était la demande adressée à Jean Blairon par le Centre de Formation Educationnelle Liégeois (CFEL), de la Haute Ecole Libre Mosane, qui organisait une « après-midi d'information et d'animation politique » le 21 avril 2015. Il s'agissait d'une co-organisation étudiants-formateurs, en réponse à une interrogation mainte fois exprimée dans l'institution : « la politique, c'est peut-être important, mais comment puis-je m'y retrouver ? ». L'institution a choisi d'organiser conjointement des séminaires thématiques et des conférences visant à fournir un cadre de réflexion pour répondre à cette préoccupation. Cette analyse est la retranscription de la conférence de Jean Blairon. Il tente ici ce que les sociologues Callon et Latour nomment un « investissement de forme », soit un effort pour réduire la complexité de l'objet et le rendre plus saisissable, ce qui comporte un caractère inévitablement simplificateur. La mise en forme s'appuie sur une structure logique : Que faut-il expliquer ? Qu'est-ce qui l'explique ? L'auteur repart ainsi de l'apparition du mouvement ouvrier jusqu'aux mouvements globaux qui se font jour.
Antre toises, le périodique de la Fédération des Maison de jeunes, consacrait son n°115 à la thématique de la précarité et de la pauvreté des jeunes, avec un titre évocateur : « Panser l'urgence, penser l'avenir ». Sollicité dans ce cadre, Jean Blairon aborde dans son article les contradictions des politiques d'emploi qui concernent la jeunesse : les unes entendent, sincèrement imagine-t-on, inviter la collectivité à prendre ses responsabilités par rapport à l'accès des jeunes adultes aux droits fondamentaux (dont le travail) ; les autres s'ingénient à croire, hypocritement on le craint, que l'emploi est disponible à foison, que seule une absence de volonté affirmée empêche les jeunes d'en trouver, qu'un « incitant » contraignant est donc utile pour que ces jeunes apparemment bien désinvoltes prennent enfin leurs responsabilités par rapport à la société. Il illustre les conséquences de ces contradictions avec la situation d'un jeune.
|
|
12.- Analyse Comment qualifier et repérer des violences institutionnelles imputables aux institutions ?
Par Jean Blairon 41652 caractères
Diffusion via la newsletter de juin intitulée « Dans les soubassements de l'Etat : pot de terre contre cadre de fer ? ». Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
La Province de Luxembourg a organisé le 2 juin 2015 une journée de réflexion consacrée à la thématique des violences institutionnelles. Jean Blairon a été sollicité pour proposer l'exposé inaugural, aux fins de proposer une définition et clarification de ce que cette thématique pouvait recouvrir. Il plante d'abord le décor dans lequel s'inscrit la thématique ; il explicite cinq mécanismes susceptibles de brouiller les repères du travail social, repères qu'il s'agit dès lors de reconstruire, en posant comme fondamentaux que l'aide sociale comporte un registre matériel (un revenu minimal garanti) et un registre immatériel (la question de la considération du bénéficiaire, dans tous les sens du mot « considération »). Il s'appuie donc sur cette double exigence pour examiner la question de la violence institutionnelle, en tentant de la débusquer à trois niveaux : à l'égard des bénéficiaires ; des travailleurs ; des associations elles-mêmes.
13.- Analyse Le dossier social électronique en CPAS - Critique d'une proposition de résolution déposée par la NVA
Par Jean Blairon et Isabelle Dubois 19985 caractères
Diffusion via la newsletter de juin intitulée « Dans les soubassements de l'Etat : pot de terre contre cadre de fer ? ». Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
La députée fédérale N-V.A. Sarah Smeyers a déposé le 22 avril 2015 une proposition de résolution concernant l'introduction d'un dossier social électronique (DSE) dans les C.P.A.S. L'enjeu du texte est de permettre un « transfert de données structurel et automatique digne de ce nom entre les différents CPAS appelés à prendre une décision à propos d'une même personne. ». Pratiquement, le transfert est censé concerner des cas où un demandeur ou un bénéficiaire de l'aide sociale passe sous la compétence d'un autre CPAS, par exemple en cas de déménagement. C'est la « modernité » qui est ainsi appelée à la rescousse contre la perte de temps que nécessiterait la tenue d'une nouvelle enquête sociale. Mais derrière cette justification par ailleurs non étayée en termes de chiffres, on voit poindre ce que nous appelons, à la suite des sociologues de l'acteur-réseau, une « créature », c'est-à-dire une invention de laboratoire, en l'occurrence un logiciel, qui va influer sur la vie de citoyens et de professionnels et sur leurs relations, souvent d'une façon sous-estimée, impensée ou immaîtrisée. Et dans le cas du DSE, les conséquences de l'introduction de ce « non-humain », si on les aborde avec le point de vue de l'analyse institutionnelle, ne laissent pas d'être inquiétantes. Pour utiliser les termes de Guattari, de quelle société cette « créature » se veut-elle être l'interprète ?
|
|
1.- Etude Radicalisation, prévention et milieu ouvert
Par Par Jacqueline Fastrès, Jean Blairon et Laurence Watillon 121622 caractères
Diffusion via la newsletter de septembre du même nom. Lire l'étude en ligne sur Intermag.
|
Parmi les grands tsunamis médiatiques, on peut désormais classer les attentats islamistes de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et le magasin juif de Paris. Les réactions en chaîne qui les ont suivis, démultipliées par les réseaux sociaux, ont conduit à un grand brouillage sémiotique, laissant plus d'un acteur social et politique en plein désarroi. Les divers plans de lutte contre la radicalisation mis en place en Fédération Wallonie-Buxelles, relevant de logiques différentes et tendant vers des objectifs spécifiques congruents à ces logiques, ont été présentés dans la presse avec peu de nuances et sans guère de mise en perspective, ce qui a pu produire des amalgames préjudiciables.
La présente étude fait suite à un programme de formation pilote mis en place par RTA à la demande du Ministre de l'aide à la jeunesse, Rachid Madrane, à destination des services d'aide en milieu ouverts (AMO).
Deux questions seront traitées dans cette étude, pour tenter de contrer les effets de ces amalgames.
1° La question de la radicalisation entre-t-elle dans le champ de la prévention tel qu'il est défini dans les missions des AMO ? Si oui, à propos de quel objet ? Avec quelle cohérence ?
2° Pour travailler de manière préventive, à quels éléments de construction de la posture radicale faut-il être attentif, afin de rester fidèle à la notion de Sujet chère au décret du 4 mars 1991 qui régit le secteur de l'aide à la jeunesse ?
Nous souhaitons opérer à travers ces deux questionnements un recul réflexif et critique, dans un esprit d'éducation permanente, en faisant un triple détour :
Un détour par le sens, pour prendre la réelle mesure du phénomène dont il est question et notamment mettre au jour ses enjeux.
Un détour par la connaissance, pour éviter de se laisser mener, dans les raisonnements, par les perceptions et représentations dominantes.
Un détour par la construction d'un front, qui rassemble ceux qui sont mobilisés par ces enjeux et qui entendent les porter, puisqu'il s'agit bien d'agir sur des causes.
|
|
14.- Analyse Quelles collaborations entre associations et syndicats au sein de plates-formes de mobilisation ?
Par Jean Blairon 21136 caractères
Diffusion via la newsletter de septembre intitulée « Acteurs et facteurs de mobilisation ». Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
Le 1er juillet 2015, la CSC Luxembourg a organisé pour ses permanents interprofessionnels un séminaire sur cette question des collaborations associations/syndicats. Le séminaire était présidé par Bruno Antoine, Secrétaire fédéral de la CSC Luxembourg et animé par Benoît Brabant de la FEC.
Jean Blairon avait été invité à réaliser une présentation générale de la question à propos d'éléments comme l'histoire et les développements récents de cette question, les logiques et objectifs des uns et des autres, les points de tension potentiels, les avantages et les inconvénients pour les uns et pour les autres.
Pour ce faire, Jean Blairon tente ce que le sociologue Michel Callon nomme un « investissement de forme », c'est-à-dire une manière de formaliser des questionnements et de fournir des points de repères opératoires.
Cet investissement de forme se construit autour de trois pôles de questionnement.
-
- A quoi rapporter le problème qui se pose aujourd'hui ?
- Quelle cartographie proposer des expérimentations en cours, en étant attentifs aux dérives potentielles dont elles pourraient être porteuses ?
- Avons-nous affaire à un « nouveau mouvement social » ?
15.- Analyse Le service citoyen : facteur d'épanouissement ou outil d'insertion socio-professionnelle ?
Par Jean Blairon 31223 caractères
Diffusion via la newsletter de septembre intitulée « Acteurs et facteurs de mobilisation ». Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
A l'initiative de Laurette Onkelinx, une journée d'étude a été consacrée le 9 septembre 2015 au service citoyen : « Le Service citoyen : quels enjeux, quelles perspectives ? ». La journée a été présidée par Jean-Marc Delizée. Le groupe socialiste à la Chambre des Représentants a proposé à Jean Blairon une intervention autour de la question qui constitue le titre de cette analyse. L'auteur a choisi de partir des situations vécues par les jeunes pour monter en généralité. Y a-t-il dans les épreuves personnelles vécues par les jeunes une ou plusieurs questions publiques qui méritent d'être posées de telle façon qu'une réponse politique doive leur être trouvée ? A quelles conditions une réponse comme le service citoyen pourrait-elle être jugée pertinente par rapport à ces questions ?
|
|
16.- Analyse Education permanente et paradigmes : premières investigations
Par Jean Blairon et Emile Servais 28257 caractères
Diffusion via la newsletter de septembre intitulée « Lecture critique et paradigmes ». Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
Quels sont les points de repère permettant à des associations postulantes dans le cadre du Décret de l'éducation permanente de 2003 de vérifier que leurs pratiques correspondent bien aux prescrits légaux, lesquels ne sont pas toujours suffisamment explicites ? Dans une analyse précédente, les auteurs avaient exploré le registre des pratiques et proposé la notion de « processus d'éducation permanente » comme point de repère central. Ils s'interrogent à présent sur le registre des orientations de l'action, auxquelles les associations postulantes sont invitées à se référer. L'article 1er du Décret, qui définit ces orientations, est très large et ouvert, ce qui peut être producteur de richesse mais aussi de paradoxes. Les auteurs se sont demandé si le concept de paradigme tel que défini par Alain Touraine ne pouvait pas aider à sortir de ces paradoxes et à se prémunir d'une ouverture potentiellement trop large assortie de réductions de périmètre difficiles à combiner avec celle-ci. A titre d'exemples, ils proposent la lecture des thématiques de la pauvreté et du travail à travers les paradigmes culturel, social et politique. Ils espèrent ainsi avoir illustré une voie possible de justification en matière d'orientations congruentes à l'article 1er du Décret.
17 - Analyse Luttes sociales et luttes culturelles, quelles articulations ?
Par Jean Blairon 38568 caractères
Diffusion via la newsletter de septembre intitulée « Lecture critique et paradigmes ». Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
L'Association Interrégionale de Guidance et de Santé (AIGS) a tenu son université d'été 2015 du 25 au 28 août. Le thème des travaux était cette année : « Entre « physis » et « nomos ». Pour vivre ensemble ? Nouvelles valeurs ? Nouvelles pratiques ? » Le Directeur adjoint de l'association, Luc Vandormael, avait invité Jean Blairon à réfléchir aux relations qui peuvent unir les luttes sociales et les luttes culturelles. La présente analyse constitue la retranscription de son intervention. Jean Blairon s'appuie sur la notion de paradigme tel qu'Alain Touraine l'a défini : une forme de projecteur qui, braqué sur la société, sous un certain angle, avec une certaine focale, permet d'en voir certaines composantes plutôt que d'autres. Vues à travers ces prismes, les luttes portées par les mouvements sociaux au cours du temps prennent d'autres dimensions selon qu'elles se réfèrent au paradigme social ou au paradigme culturel. Les questions sociétales visées, les acteurs concernés, les types de revendications, le conflit central, les modalités d'actions, les enjeux visés et les adversaires à combattre ne seront pas les mêmes selon le paradigme. Il reste qu'une articulation entre les paradigmes est souhaitable et nécessaire pour éviter de morceler et d'affaiblir les luttes.
|
|
Des no-selfies aux Chroniques de l'Etat « social » « actif »
Des No-selfies (*en savoir plus/visionner les No-selfies) ont été réalisés au départ d'interviews, menées à RTA par Sophie Ceusters, Bernard Detré et Jean-Pol Cavillot. Seuls des extraits les plus significatifs de ces interviews ont été sélectionnés pour le montage. Mais les analyses de leur situation réalisées par les personnes elles-mêmes dans ces entretiens étaient tellement riches et consistantes que nous n'avons pas pu ne pas les prolonger en tentant d'en rendre raison à plusieurs niveaux (ceux des pratiques, des politiques, du modèle de société), dans une série de Chroniques de l'Etat « social » « actif ».
|
18.- Analyse Chroniques de l'Etat « social » « actif » 1. Désactivation privée et Inaction publique
Par Jean Blairon 33486 caractères
Diffusion via la newsletter de octobre intitulée « Dans le mur ». Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
La sociologie de l'émancipation rappelle qu'il appartient à des institutions, situées au-dessus de la mêlée des intérêts et des passions, de prendre des décisions de valorisation (par exemple : l'accès à une aide) d'une manière fondée en justice. Dans beaucoup de cas, ce fondement s'appuiera sur des épreuves, dont le format est précisé de telle façon que les agents qui les administrent puissent confirmer leur décision en se référant à une tenue conforme aux procédures prévues. Dans cette analyse, nous montrons que les épreuves mises en œuvre par les agents en charge des politiques sociales inspirées par l'Etat Social Actif sont massivement critiquables. Nous nous situons là en quelque sorte au niveau des pratiques.
19.- Analyse Chroniques de l'Etat « social » « actif » 2. Produire plus de désaffiliation
Par Jean Blairon et Jacqueline Fastrès 19387 caractères
Diffusion via la newsletter de octobre intitulée « Dans le mur ». Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
Dans cette seconde analyse, nous nous sommes portés au niveau des politiques, en partant du concept de désaffiliation que l'on droit à Robert Castel. On est « affilié » lorsqu'on dispose d'une position solide sur le terrain de l'intégration (c'est-à-dire de l'emploi) et de soutiens en termes d'insertion (c'est-à-dire au niveau des solidarités socio-familiales). La désaffiliation menace ceux qui sont fragilisés sur ces deux axes, qui se co-produisent mutuellement d'ailleurs (tant dans le sens du renforcement que de l'affaiblissement). Or, les politiques sociales « modernisées » peuvent produire davantage de désaffiliation, c'est-à-dire aller à contresens des visées officiellement poursuivies.
20.- Analyse Chroniques de l'Etat « social » « actif » 3. Une société de la désubjectivation
Par Jean Blairon 18173 caractères
Diffusion via la newsletter de octobre intitulée « Dans le mur ». Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
Dans un troisième temps, nous voudrions placer notre réflexion au niveau du modèle de société lui-même que ce type d'Etat « social » contribue à faire exister. L'idéologie du self-help s'accommode fort bien des politiques d'austérité qui sont en réalité la condition de l'accroissement des richesses. Le modèle de société qui nous domine est en effet celui d'un creusement assumé des inégalités. Il concourt à produire de la désubjectivation, c'est-à-dire à priver des individus du droit fondamental à la liberté et à la capacité d'action qui est la condition pour faire d'eux des acteurs.
21.- Analyse « France is in the air » (du capitalisme total) (Actualité de Pierre Bourdieu)
Par Christine Mahy et Jean Blairon 18109 caractères
Diffusion via la newsletter de octobre intitulée « Dans le mur ». Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
Les événements qui ont eu lieu à Air France le 5 octobre ont été abondamment relayés par les médias : les images des dirigeants malmenés par des syndicalistes et s'enfuyant, la chemise en lambeaux, sont connues de tous. Le lendemain, le Président François Hollande a tenu des propos pour le moins curieux à propos de ces faits, qu'il estime ternir l'image et l'attractivité de la France dans le domaine économique. On ne peut mieux illustrer la pénétration des argumentaires du capitalisme débridé jusque dans les sphères de la gauche. Ce que Bourdieu dénonçait déjà il y a quelque quinze ans... Contre le pouvoir total du capitalisme financier, et à rebours des discours qui assimilent les forces de résistance à des freins archaïques, nous prônons, à la suite de Bourdieu, l'articulation des enjeux et des acteurs par une alliance entre les forces sociales de mobilisation (les syndicats, les mutuelles) et les associations mobilisées (comme l'éducation permanente, mais pas exclusivement, loin s'en faut), pour la restauration de l'action politique.
|
|
22.- Analyse Avant-projet de réforme du Décret de 1991 organisant l'aide à la jeunesse - Quelle lecture politique ?
Par Jean Blairon 24550 caractères
Diffusion via la newsletter de novembre intitulée « Politiques de prévention ». Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
Le Ministre Rachid Madrane vient de déposer un avant-projet de décret réformant la manière dont une aide spécialisée à la jeunesse peut lui être garantie en tant que droit. Compte tenu de la Réforme de l'Etat et notamment de la nouvelle compétence de la Communauté française à l'égard des jeunes ayant commis un fait qualifié d'infraction avant l'âge de 18 ans, qui est intégrée à l'avant-projet de décret, on parle désormais d'un « code », composé de « livres », dont le livre IV : « Les mesures de garde et d'éducation des jeunes poursuivis du chef d'un fait qualifié d'infraction commis avant l'âge de dis-huit ans ». Cette transformation constitue donc un nouvel ensemble, consacrant le mouvement de déjudiciarisation dont le Décret de 1991 était porteur ; on ne peut que s'en réjouir, la tendance à la pénalisation de la misère et de ses effets n'étant que trop présente dans la logique anglo-saxonne qui pénètre les sociétés européennes. La première partie de cet ensemble est aussi « nouvelle » : l'avant-projet s'ouvre sur un premier « livre » explicitement consacré à la prévention. C'est à ce livre I que cette analyse s'attache, au départ de cette question critique : à quelle société cette structuration de l'action publique et associative va-t-elle pouvoir contribuer ?.
23.- Analyse Travail communautaire : une lecture en termes de paradigmes
Par Jacqueline Fastrès 19601 caractères
Diffusion via la newsletter de novembre intitulée « Politiques de prévention ». Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
Le 20 octobre 2015, le service de Cohésion sociale de Molenbeek organisait une journée de réflexion et d'échange sur la thématique suivante : « Travail communautaire : pratiques et perspectives ». Cette analyse est la retranscription de l'intervention de clôture qui nous a été confiée. Les intervenants et participants de cette journée pointent la difficulté de définir exactement le travail communautaire, ces termes présentant une grande polysémie. Une manière de réduire cette polysémie peut être de relire en termes de paradigmes les exemples de pratiques présentés en plénière ou lors des ateliers. Un paradigme est une manière de lire le monde et ses enjeux. Touraine en décrit trois, qui se sont succédé sans s'annuler complètement : les paradigmes politique, social, culturel. Les projets décrits semblent relever de l'un ou l'autre de ces paradigmes. Cette lecture permet de mieux situer les enjeux de ces projets, ainsi que des méthodologies qui leur sont associées, comme le diagnostic social ou la participation.
|
|
24.- Analyse Travail social et lutte contre la fraude sociale : le retour de l'institution totale ?
Par Jean Blairon 31362 caractères
Diffusion via la newsletter de novembre intitulée « Postures de travail, postures de débat » Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
La Ligue des Droits de l'Homme a organisé du 09 au 11 octobre 2015 un cycle d'activités consacré à la thématique du respect de la vie privée « Tout le monde tout nu ». Cette analyse constitue la retranscription de l'exposé de Jean Blairon le 9 octobre.
Le métier des travailleurs sociaux est trop souvent devenu l'obligation de mettre les bénéficiaires sur le gril. « Etre sur le gril » c'est se trouver dans une situation fâcheuse, dans une grande inquiétude, dans une grande impatience ; on imagine sans peine que ces significations désignent la situation de personnes soumises à la précarité ou à la désaffiliation. On se demandera dès lors s'il est bien utile de les soumettre à plus d'inquiétude, d'aggraver le caractère fâcheux de leur situation, en un mot de les « activer ». Dans ce type de travail social, de quelle société les agents doivent-ils se faire les interprètes obligés ? Ne voit-on pas dans cette société le retour de ce que Goffman dénonçait comme l'institution totale ?
25.- Analyse Participation des publics précarisés en éducation permanente Une lecture interactionniste : faire une équipe d'acteurs dans un contexte de désaffiliation
Par Jacqueline Fastrès 43932 caractères
Diffusion via la newsletter de novembre intitulée « Postures de travail, postures de débat » Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
Une association d'éducation permanente agréée en axe 1 nous a sollicitée pour analyser avec ses membres une difficulté que rencontrent aussi d'autres associations : la difficulté de faire un travail d'éducation permanente avec des publics en voie de désaffiliation de plus en plus prononcée. Cette analyse est le fruit d'une première rencontre avec les participants de cette association. Cette première lecture participative n'a certes pas cerné toute la question, bien loin de là. Mais elle a permis de pointer un certain nombre d'éléments ténus, trop souvent peu perçus, qui peuvent faire basculer des interactions sociales (surtout si elles sont fragiles) qui sont pourtant la base indispensable à un travail collectif. Pour mettre en lumière ces éléments, actifs dans la situation, ce sont les travaux si fondamentaux d'Erving Goffman que nous avons mobilisés. Les aléas de la scène sociale, ses ruptures du « jeu » et les conséquences profondes qui s'ensuivent ; la gestion compliquée des territoires sociaux ; le poids de la stigmatisation ; autant d'éléments qui constituent un arrière-plan qui est loin d'être insignifiant, mais sur lequel on peut agir.
26.- Analyse Les conditions du débat démocratique
Par Jean Blairon 23950 caractères
Diffusion via la newsletter de novembre intitulée « Postures de travail, postures de débat » Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
Le Festival des Libertés 2015 a mis à son programme un débat sur « les conditions du débat », animé par Paola Hidalgo. La question s'est posée à l'association Bruxelles laïque sur fond d'événements tragiques, dont l'attentat contre la revue Charlie Hebdo ; elle réaffirme pour autant que c'est la confrontation des idées et des convictions qui permet l'évolution des mentalités et des opinions, même si l'actualité nous prouve que cette confrontation ne va plus de soi. Jean Blairon a été invité à participer à cette soirée de réflexion, avec le sociologue Saïd Bouamana. Distinguant d'emblée les débats in vivo et les débats in virtu, Jean Blairon montre, exemples à l'appui, que le débat démocratique est affaire d'enchaînements. Or, il faut enchaîner dans un contexte qui emprisonne très souvent l'enchaînement, et de manière parfois bien inventive.
|
|
2.- Etude Comment l'école a raté avec nous et pourquoi nous n'avons pas réussi avec elle - Recherche participative menée avec des personnes soumises à la pauvreté ou à l'appauvrissement (septembre 2015)
Par l'asbl RTA et le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté – sous la direction de Jean Blairon et de Christine Mahy 248677 caractères
Diffusion via la newsletter de novembre intitulée « Ecole et pauvreté ». Lire l'étude en ligne sur Intermag.
|
Parmi d'autres éléments liés aux politiques structurelles, le parcours scolaire joue un rôle très important dans les possibilités pour des enfants issues de familles pauvres ou soumises à l'appauvrissement de quitter les conditions de pauvreté qu’ils connaissent. Les familles concernées en parlent en termes d’espoir et d'enjeu essentiel mais aussi en termes de rendez-vous ratés, de projets contrariés, d’espoirs déçus. Pour de nombreuses familles militantes au RWLP, le parcours scolaire est trop souvent, pour les enfants et leurs parents, un parcours d’échec et d'exclusion, et régulièrement de répétition de l’échec et de l'exclusion. Mais c'est aussi un échec pour l'école et pour les enseignants dont le souhait est de mener chaque enfant le plus loin possible dans son apprentissage. Le ministre de l’Enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles a par ailleurs initié une harmonisation de la durée des formations de base des futurs enseignants, quel que soit le niveau auquel ils pratiqueront (enseignement maternel, primaire et secondaire inférieur). Une occasion de réforme de cette formation de base se trouve ainsi produite. Cette réforme de la formation initiale peut-elle contribuer à faire en sorte que l’école puisse relever le défi de « réussir avec tous » et, par conséquent, collaborer activement à la réduction des inégalités ? Cette recherche participative, qui se concentre sur l'enseignement fondamental, s'attache à en analyser le préalable, au départ d'entretiens avec des familles concernées et de l'analyse qu'elles portent sur la situation : comment se caractérise, se construit, se vit le ratage au moins partiel de l'école avec des enfants et des familles qui vivent dans la pauvreté ? Une partie de ce travail tente de rendre raison des situations de « ratage » (et, symétriquement, des situations de réussite) en termes de causes efficientes : celles qui produisent l'effet observé, sans qu'elles ne soient toujours perçues. Ensuite, nous ne pouvions pas faire l’économie d’une réflexion sur la présence de la violence dans les relations en milieu scolaire, lorsque des causes efficientes font qu’elles ressortissent à la sphère du ratage. Les résultats que les analyses opérées par les personnes elles-mêmes nous ont permis de produire mettent en avant des facteurs déterminants d’une réussite ou d’un échec des acteurs de l’école avec les familles précarisées. Ils pointent très clairement vers la nécessité d’une politique de formation appropriée – non qu’elle soit suffisante, mais telle qu’elle se révèle en tout cas une condition nécessaire pour se donner des chances d’échapper à la reproduction voire à l’aggravation des inégalités sociales par l’école.
Direction de recherche: Jean Blairon et Christine Mahy; coordination de la recherche: Jacqueline Fastrès; chercheurs et chercheuses: Isabelle Dubois, Jérôme Petit, Laurence Watillon, Pierre Doyen; retranscription des interviews: Chantal Calonne; mise en page et édition: Caroline Garzón.
|
|
27.- Analyse Sensurer la pauvreté, mode d'emploi
Par Jean Blairon 10608 caractères
Diffusion via la newsletter de décembre intitulée « Représentations de la pauvreté » Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
A l'approche des fêtes, voici le retour des émissions philanthropiques, dont Viva For Life, qui prépare à grand bruit sa troisième édition. Bien des annonceurs ont rejoint la caravane et rivalisent d'imagination pour titiller la mauvaise conscience du public et s'offrir de la publicité, en passant. C'est une de ces publicités, celle de Belfius, que Jean Blairon analyse ici. C'est en effet un exemple de ce que l'écrivain Bernard Noël nomme la Sensureem>. Il a forgé ce terme à partir du mot censure, qui touche à la privation de parole. Pour lui, la sensure est la privation de sens , ce qui fait que dans notre société et spécialement dans les médias, on peut parler de tout puisque tout s'évanouit dans un brouillard de bruit et un brouillage de sens.
28.- Analyse Travail éducatif et social et précarité
Par Jean Blairon 14037 caractères
Diffusion via la newsletter de décembre intitulée « Représentations de la pauvreté » Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
Le 1er décembre 2015, l'AMO Plan J de Tubize a organisé pour fêter ses vingts ans un « débat politique » ayant pour thème « L'aide à la jeunesse aux temps des crises financières et de l'austérité ». Jean Blairon avait été invité à conclure les échanges. Il livre ici une retranscription de cette intervention qui n'évoque pas le concret de ceux-ci, mais essaie de monter en généralité par rapport à la question posée. Entre les constats qui portent sur le niveau des structures ou si l'on préfère des politiques structurelles et ceux qui portent sur les interactions, par exemple le rapport professionnels/bénéficiaires qui se construit dans l'action, l'espace intermédiaire qui unit et sépare ces deux niveaux n'est pas simple à baliser. C'est ce balisage qui est ici tenté.
|
|
29.- Analyse Qu'est-ce qui fait institution ?
Par Jean Blairon et Jacqueline Fastrès 16682 caractères
Diffusion via la newsletter de décembre intitulée « Ressorts institutionnels » Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
La question est posée par une institution résidentielle pour personnes handicapées ; elle mobilise tous les membres du personnel via des « journées de réflexion » auxquelles sont invités à participer des intervenants extérieurs. Nous avons été sollicités pour nous joindre à cette expérience et avons accepté de nous y impliquer. Notre point de vue est celui de l'analyse institutionnelle, que Thierry Gaudin définit très simplement comme l'application à elle-même, par l'institution, du « connais-toi toi même » de Socrate. Il nous a semblé en outre que cette expérience rappelait à juste titre que la réflexivité mise en avant par l'éducation permanente ne devait pas porter exclusivement sur « ses publics », mais aussi sur les actions institutionnelles elles-mêmes. Cependant, pour se questionner utilement de la sorte, il importe d'assumer un ancrage au questionnement. Celui que nous proposons est centré sur l'action, au départ de l'apport de François Dubet par rapport aux logiques d'action.
30.- Analyse Les rapports professionnels : pour qui les écrire ?
Par Jean Blairon et Laurence Watillon 11603 caractères
Diffusion via la newsletter de décembre intitulée « Ressorts institutionnels » Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
On considère que les institutions sont des « êtres moraux » qui se placent au-dessus des intérêts en présence voire en conflit, prennent du recul par rapport aux passions et affects, arbitrent dans la diversité contradictoire des points de vue, décident en référence, le plus souvent, à des procédures qui garantissent le caractère équitable de la position qui est adoptée, du choix qui est opéré, etc. Or, Luc Boltanski remarque que ces « êtres moraux » sont de fait composés d'êtres de chair, qui, même officiellement mandatés et autorisés, ne sont pas à l'abri du risque de se référer à leurs propres intérêts, références, voire d'être prisonniers de leurs propres passions. Sur quoi s'appuyer pour mieux pouvoir « se placer au-dessus de la mêlée » ? Un exemple autour du travail des agents du Service de Protection Judiciaire de Liège, qui ont réalisé une réflexion en profondeur sur les rapports (l'étude sociale, l'investigation sociale, le rapport de surveillance, ...) qu'ils ont à produire dans le contexte du suivi social des mineurs délinquants.
31.- Analyse Des institutions du Sujet ?
Par Jean Blairon 25926 caractères
Diffusion via la newsletter de décembre intitulée « Ressorts institutionnels » Lire l'analyse en ligne sur Intermag.
|
Le 18 décembre 2015, les institutions éducatives St-François et Ste-Claire d'Assise, accueillant des jeunes et des adultes handicapés, ont fêté leur Directeur Général, Philippe Servais, qui part à la retraite. Le personnel a souhaité organiser une journée de réflexion pour ponctuer l'événement. A cette occasion, et au nom de combats menés ensemble, Jean Blairon a été invité à contribuer à cette réflexion ; il a rappelé l'importance des institutions dans la construction de la subjectivation de leurs bénéficiaires, surtout lorsqu'ils sont stigmatisés. Il a évoqué les combats en ce sens, les victoires, mais aussi les régressions et les mises en danger de ces acquis, tant pour les bénéficiaires que pour les institutions elles-mêmes. Il a rappelé, surtout, que le Sujet est un enjeu généralisé.
|