Nos productions 2024

en éducation permanente

 

Chapitre I - Nos analyses et nos études

Chapitre II - Nos services

Chapitre III - Notre centre de documentation

 

Chapitre I

Nos analyses et nos études

 

 

 


Analyse n°1
Le travail en association: une double vérité ?

Par Jean Blairon et Jacqueline Fastrès

Lire l'analyse en ligne sur Intermag, publiée en février.

 

Le secteur des associations joue souvent un rôle de contre-pouvoir. Le travail en association est-il dès lors différent voire opposé au travail dans d’autres environnements, comme l’entreprise capitaliste ?
Pierre Bourdieu montre comment l’entreprise capitaliste est le théâtre d’un conflit de vérités à propos du travail : la vérité objective du travail, c’est la relation d’exploitation ; sa vérité subjective, c’est la possibilité pour le travailleur ou la travailleuse de se sentir utile, d’y trouver des raisons d’être, des occasions de créativité et de rencontre.

Ce conflit de vérité peut prendre la forme d’un masquage : la vérité subjective occulte l’exploitation (et d’une certaine façon la justifie). Le conflit entre les deux vérités peut aussi prendre la forme d’une dépossession : le taylorisme, par exemple, met la vérité subjective du travail au service de l’exploitation.
Le courant associationniste réhabilite la vérité subjective du travail et la met au poste de commande.
Le fait de travailler en association hérite en principe de ce courant.
L’analyse montre toutefois que le succès même du « secteur associatif » comme environnement de travail l’expose au retour des conflits de vérité.

Le travail en association voit ainsi les logiques de dépossession faire retour en son sein, du fait notamment des modèles d’organisation que lui imposent les pouvoirs publics, en relais des firmes capitalistes de consultance. Des fonctionnements internes peuvent aussi conduire les travailleurs eux-mêmes à réintroduire des mécanismes qui servent la vérité objective du travail, affaiblissant ainsi la lutte générale contre les facteurs de domination.

 


Analyse n°2
Memorandum politique et sens de l’action

Par Jean Blairon

Lire l'analyse en ligne sur Intermag, publiée en avril.

 

L’ASAH (Associations des Services d’Accompagnement et d’actions en milieu de vie pour personnes Handicapées (asah.be) est une asbl qui a pour objet de promouvoir l’intégration et la participation active des personnes handicapées dans la société, ainsi que les services qui les accompagnent. Son action se situe en Région Wallonne.

Le 7 mars 2024, l'ASAH présentait à un certain nombre d’acteurs et de représentants des partis politiques son memorandum en vue des élections. Le dispositif consistait à demander à un panel de personnes de commenter ou d’illustrer une partie du memorandum. Jean Blairon en faisait partie.

Ce dernier est en relation avec l’ASAH depuis les années 90. Dès cette époque, la question d’un double discours était posée et elle l’était doublement à un niveau politique.

D’une part, l’importance de l’accompagnement et des actions en milieu ouvert étaient affirmées, mais sans que soit donné le soutien que cette importance impliquerait. D’autre part, l’innovation représentée par la philosophie de l’accompagnement était célébrée, mais elle était soumise à répétition à des modèles de justification ou d’action qui lui étaient contraires. Dans les années 90, il s’agissait de « plans de services individualisés » importés du Québec…

Pour Jean Blairon, ce double discours n’est pas d’office simplement synonyme d’hypocrisie. D’où la nécessité d’essayer de comprendre ses conditions de possibilité. Au départ, en particulier, de deux revendications du memorandum (conservation d’une taille modeste des équipes d’accompagnement et refus de l’uniformisation des pratiques), Jean Blairon s’attache à montrer sur quoi ces demandes se fondent, à quoi elles s’opposent, ce qui permettrait aux destinataires (et au premier chef les représentants des partis qui ont pu se rendre présents, ainsi qu’aux représentants de l’administration) de se positionner par rapport à ces enjeux de sens.

 


Etude n°1
Des associations au service de la domination - Une lecture en termes d’analyse institutionnelle

Par Jean Blairon

Lire l'étude en ligne sur Intermag, publiée en mai.


Dans nos précédentes livraisons, nous avons étudié d’une part la spécificité du travail associatif (y compris dans les doubles vérités dans lesquelles il peut se développer ou s’affaiblir), et d’autre part, autour d’un exemple particulier dans le monde du handicap, les enjeux politiques qu’il tente de porter pour garder le sens de l’action au centre de la dynamique associative.

Dans ce troisième volet, nous aborderons une réalité souvent occultée : celle des associations au service de la domination.

Ou comment les classes « supérieures » ont détourné à leur profit une forme associative qui va à l’encontre des valeurs qui ont présidé à la création des associations à la suite de la loi de 1901, dans la lignée associationniste. S’appuyant notamment sur les travaux de M. Pinçon et M. Pinçon-Charlot, mais aussi sur des œuvres comme celle de Proust ou d’Edouard Louis, Jean Blairon décortique d’abord comment la grande bourgeoisie s’est approprié les différents capitaux (au sens de Bourdieu) : capital économique bien sûr, mais aussi social, culturel et surtout symbolique. Il montre ensuite que cette accumulation de capitaux qui se renforcent mutuellement ne se réalise ni par l’action d’une main invisible, ni par l’activité des individus ou des familles seules : des « associations sans but lucratif » y contribuent puissamment.

D’où la nécessité de disposer de repères, de balises, de raisonnements qui sont discriminants, c’est-à-dire qui peuvent réellement permettre de voir et de faire la différence entre les associations qui prennent en charge la critique de la domination (et du système qui la permet) et celles qui ont pour projet de la produire ou de la reproduire.

 


Analyse n°3
L’accompagnement des 18-25 ans, éléments pour une problématisation

Par Jean Blairon

Lire l'analyse en ligne sur Intermag, publiée en juin.

 

Le 30 mai 2024, l’Association des services d’accompagnement et d’action en milieu ouvert pour les personnes handicapées (ASAH) a proposé un séminaire de réflexion destiné à tous ses membres.

La préparation de celui-ci a été prise en main par deux services, L’essentiel et Starter, autour de la thématique des demandes d’accompagnement exprimées par des jeunes adultes, de 18 à 25 ans. Ces demandes leur sont en effet apparues comme significativement en hausse et comme porteuses de questions considérées comme spécifiques.

L’auteur a été sollicité par le groupe de préparation sur base de ses interventions précédentes, et la demande d’intervention a finalement été celle d’une problématisation de la question de l’accompagnement de ce groupe de jeunes, ce qui implique un questionnement sur les caractéristiques de ce groupe et l’éventuelle identification de questions qui seraient propres à son accompagnement.

Le présent texte constitue la version écrite de cette intervention.

 


Analyse n°4
Lutter contre le non-recours aux droits : prévention et travail de réseau

Par Jacqueline Fastrès

Lire l'analyse en ligne sur Intermag, publiée en juillet

 

Le 13 juin 2024, le PCS de Gembloux organisait, en partenariat avec le CPAS et des acteurs associatifs gembloutois, une « rencontre réseau ». La thématique de cette année étant « Promouvoir l’accès aux droits » ; le groupe souhaitait travailler autour de la question du non-recours aux droits et des moyens d’y remédier.

En particulier, dans l’optique de relancer un projet qui avait souffert de la pandémie de covid, et destiné à aller vers les publics pour encourager un contact de proximité : le projet « caravane, le réseau qui roule ». Sollicitée pour présenter une approche de la question du non-recours aux droits en termes de prévention et de travail de réseau, Jacqueline Fastrès a ensuite pu assister aux travaux des participant.e.s en tables rondes intersectorielles.

La présente analyse reprend et prolonge son intervention.

La définition du non-recours aux droits ou aux services auxquels on peut légitimement prétendre, à laquelle les organisatrices se sont référées, a été établie par l’Odenore, et elle comporte quatre cas de figure. C’est au départ des travaux de Castel sur les parcours individuels de désaffilition / réaffiliation et de cas concrets rencontrés dans les travaux de RTA que cette analyse examine chacun de ces cas de figure, pour ensuite proposer une forme de travail en réseau afin de mieux lutter contre le non recours.

 


Analyse n°5
Dans quel(s) paradigme(s) la société lit-elle le décrochage scolaire ?

Par Jacqueline Fastrès

Lire l'analyse en ligne sur Intermag, publiée en septembre.

 

Si la lutte contre le dérochage scolaire est une volonté affirmée des pouvoirs publics, la manière de la conduire reste une entreprise d’importance. Au centre de cette réalité : l’obligation scolaire et son non respect.

Dans cette analyse, l’auteure s’en réfère aux divers paradigmes à travers lesquels la société a lu la question de cette obligation, soutenus par des « visions » des enjeux d’une scolarité des enfants et des jeunes dans une société.

Ces paradigmes colorent le regard qu'on peut poser sur le décochage scolaire et, partant, sur la manière d'aborder la lutte contre ce phénomène. Elle nous propose une autre manière de le lire, en le raccrochant à la question des droits et, par là, de réfléchir à une autre compréhension de ces enjeux.

 


Analyse n°6
Abaissement de l’âge de la scolarité obligatoire à 3 ans: quels enjeux et quels obstacles?

Par Jacqueline Fastrès

Lire l'analyse en ligne sur Intermag, publiée en octobre.

 

Depuis 2020, l’âge de la scolarité obligatoire est passée, en Fédération Wallonie-Bruxelles, de 6 à 5 ans. La DPC prévoit de ramener cet âge à 3 ans. L’école maternelle, déjà bien fréquentée actuellement, devrait donc passer dans le registre de l’obligation. C’est déjà le cas en France. Si on doit se souvenir que l’esprit de la loi de l’obligation scolaire est d’empêcher qu’aucun enfant ne puisse être privé d’instruction, ce qui signifie que tout enfant est sous protection d’empêchement, la mise en œuvre de cette protection ne va pas de soi dans tous les cas. L’obligation d’inscription incombe aux parents ou aux représentants légaux. A défaut de s’y conformer, ceux-ci s’exposent à des sanctions.

Les travaux de Bernard Lahire et de son équipe, en France, juste avant l’entrée en vigueur de la loi d’obligation à 3 ans, sont édifiants pour comprendre les enjeux de la scolarisation précoce. Son ouvrage « Enfances de classe », basé sur une recherche auprès d’enfants de 5 à 6 ans en grande section de maternelle (équivalent de la 3è) et de leurs familles, montre en effet à quel point, dès la maternelle, les enfants sont déjà promis, selon leur origine et la position sociale de leurs parents, à une « vie augmentée » ou à une « vie diminuée ».

Pour certaines familles, dont la vie est diminuée, il faudrait se poser la question de la non inscription de leurs enfants à l’école non comme une infraction volontaire, mais comme un non recours aux droits.

 


Etude n°2
Majorité et autonomie en aide à la jeunesse  : vers quel travail de réseau ?

Par Jacqueline Fastrès

Lire l'étude en ligne sur Intermag, publiée en décembre.


Le passage à la majorité pour les jeunes sortant des dispositifs de l’aide à la jeunesse est une préoccupation croissante pour beaucoup de conseils de prévention et de services AMO, qui pointent cette problématique dans leurs diagnostics sociaux. En effet, pour beaucoup de ces jeunes qui ont connu une rupture avec leurs familles et qui quittent un environnement qui leur a offert une protection parfois durant très longtemps, la période 18-21 ans durant laquelle se cumulent des obligations nouvelles de l’âge adulte (trouver un logement, des ressources, des supports nouveaux) se présente comme une épreuve très difficile, si ce n’est insurmontable pour certains. Même lorsque ce passage à l’autonomie a été espéré, même lorsqu’il a bien été préparé en amont, il reste une période de tous les dangers.

Au départ de parcours diversifiés de jeunes (ayant séjourné longuement en services résidentiels, ou ayant connu des va-et-vient entre diverses prises en charge et retours en famille, ou encore ayant fuit leur famille à l’approche de leurs 18 ans), cette étude cherche à faire le point sur les facteurs importants de cette mise en autonomie, qui en déterminent la réussite ou l’échec, et d’apporter une réflexion sur le travail de réseau qui pourrait apporter un soutien accru à ces démarches complexes.

 


Etude n°3
Ecole et familles pauvres : pour des « rendez-vous réussis »

Par Jacqueline Fastrès

Lire l'étude en ligne sur Intermag, publiée en décembre


Pourquoi, parfois, - souvent -, les familles en situation de pauvreté rencontrent-elle tellement de difficultés dans leurs « rendez-vous » avec divers professionnels socio-éducatifs ?
Cette étude est le fruit d’un travail réflexif mené par le RWLP et RTA, en vue de mettre au jour les éléments déterminants dans la réussite ou l’échec de ces rendez-vous, qui sont toujours des « premières fois » puisque c’est le genre d’épreuve toujours à recommencer, jamais réussie « une fois pour toute », en particulier quand on est en situation de pauvreté. Le cadre choisi pour commencer « une bonne fois » a été l’enseignement fondamental. En effet, la relation familles-école est un fondamental qui marque durablement la vie des parents comme des enfants – eux-mêmes futurs parents. Alors, comment faire pour que cela marche ?
Le groupe de travail formé de travailleurs du RWLP et de RTA a décidé de partir de l’exploration menée par une école à encadrement différencié d’un quartier populaire de Liège. Pendant 18 mois, sur deux années scolaires successives, RTA a planté ses caméras lors de moments où l’école tente d’associer les familles à ses activités et où les familles tentent de se sentir chez elle dans l’école. L’objectif n’était que de fournir à l’école elle-même et aux parents des traces visuelles de ce tissage de liens. Traces de ce qui était fait, filigrane de ce qui était cherché, ces captations ont servi de prétexte et de support aussi pour analyser ce qui se passaient derrière les images, qui pouvaient être d’Epinal malgré elles.
Et très vite, ce qui a fait évidence, c’est que cette école tentait des « agencements ». C’est le considérable travail de Gilles Deleuze et Félix Guattari sur les « agencements » qui servira donc de fil d’Ariane à cette étude.

 

 

Chapitre II

Nos services


Service n°1

Réalisation d’un service au profit du RWLP

 


Les enseignements généraux

2024 était une année électorale : le 9/6, les citoyens et citoyennes élisaient leurs représentants dans les parlements régionaux, fédéral et européen. Le 13/10, c’était au tour des représentants communaux.
Le RWLP a sollicité RTA pour réaliser un service à double entrée à son profit.
La première entrée portait sur les promesses électorales d’avant les élections du 9/6. Le RWLP organisait, comme il l’avait déjà fait en 2019, un grand débatorium auquel était invités des représentants de partis politiques.
La seconde entrée portait sur les déclarations de politiques issues de ces élections, en regard des droits qu’elles concernaient. La journée mondiale de lutte contre la pauvreté du 17/10 a abordé ces questions.


1) Le débatorium a eu lieu le 25 avril 2024, à Namur

Le RWLP souhaitait rééditer l’expérience du débatorium qui avait été organisée avec RTA en 2019, via une diffusion en live sur les réseaux sociaux. En effet, ce débatorium avait été une franche réussite, en termes de participation sur site d’abord, en ligne en live, et en replay sur le facebook du RWLP.
Forte des enseignements de cette première occurrence, ce second débatorium s’est organisé de nouveau dans l’auditoire Vauban des Facultés Nortre-Dame de la Paix, à Namur.

Etaient invités à ce débat pré-électoral les candidats suivants :
- Georges Gilkinet pour Ecolo ;
- Xavier Gérard pour le MR ;
- Sophie Merckx pour le PTB ;
- Julien Lemoine pour DEFI ;
- Fabian Martin pour le PS ;
- Geneviève Lazaron pour les Engagés.

Le débat était animé par Christine Mahy, secrétaire générale et politique du RWLP. Les thématiques avaient été préparées avec les animateurs et animatrices ainsi que les Témoins du Vécu Militants du RWLP. Des intervenants avaient été sollicités pour porter témoignage sur certaines thématiques.

Les thématiques abordées, pour lesquels les candidats étaient invités à exposer la position de leur parti.

- La généralisation du passage au numérique, au détriment du présentiel, dans les administrations et services produit du non-recours aux droits. Le RWLP réclame un débat parlementaire sur la question.
- Les conséquences des inondations de 2021, avec des témoignages d’habitants transmis par l’intermédiaire de PAC Liège et du Centre Culturel Ourthe et Meuse.
- La question du sans-abrisme, avec un focus particulier sur le vécu des femmes en rue (via des militantes de Vie féminine), et sur les impacts sur la santé, avec l’intervention d’un médecin qui a travaillé comme infirmier de rue, Pierre Ryckmans.
- La question du logement, notamment des jeunes, et la relation avec le statut de cohabitant.
- L’emploi, avec le besoin de création d’emploi de proximité.
- L’alimentation et la santé.
- La justice fiscale avec Julien Desiderio d’Oxfam Belgique.

Les enjeux de la rédaction participative

Pour Christine Mahy, participer à des débats est la manière dont le RWLP pratique la politique. Dans la logique ascendante de l’éducation permanente, les citoyens ont le droit de se mêler de ce qui les regarde, c’est-à-dire de ce qui regarde leur vie. Si les personnes en situation de pauvreté ne se saisissent pas de cette question-là pour nourrir le champ politique mais aussi tous les champs de la société, de façon à ce que les solutions apportées soient les bonnes, que les orientations qui seront prises par les prochains gouvernements soient à la hauteur des souffrances que connaissent les gens lorsqu’ils sont discriminés, qu’il ne disposent pas des droits nécessaires, si les témoins du vécu militants ne s’en saisissent pas, alors d’autres s’en saisissent pour eux, et ça ne va pas. On voit bien qu’il y a un gap aujourd’hui entre le cheminement des autorités politiques et les analyses, déconnectées du terrain, des organismes de consultance qui vont « révolutionner le monde » sans en connaître le terreau. Le RWLP essaie de réduire ce gap. La démocratie c’est donner à tous les citoyens en fonction de leurs particularités la place qui leur revient pour nourrir ces débats, et pour aller vers des résultats qui vont produire quelque chose, réduire les inégalités, éliminer la pauvreté.
Cette vision du RWLP sur la démocratie est partagée par RTA, puisque l’origine de l’asbl est la création d’une radio citoyenne à Namur, pour redonner la parole à ceux et celles qui ne l’ont que très peu ou rarement. De la radio à la vidéo, RTA continue cet engagement à mettre des médias à disposition des moins favorisés, en particulier en épaulant le RWLP au niveau médiatique, en mettant nos caméras au service de la parole des personnes précarisées.
Une des questions qui s’est posée à la rédaction participative RWLP/RTA, c’est celle de la cohérence. Un des combats du RWLP est donc la lutte contre la digitalisation tous azimuts des administrations et des services. Or, le débatorium est diffusé en live sur les réseaux sociaux du RWLP. N’y a-t-il pas là une incohérence ? Il nous semble que cette question demande plusieurs réponses.
La première est celle de l’accessibilité. En effet, l’auditoire qui accueille l’événement comporte 750 places. Plus de 400 personnes étaient présentes pour le débat. Comme a son habitude, le RWLP avait prévu des navettes de cars pour acheminer les personnes venant de loin. Le présentiel est donc préféré, encouragé et aidé. Mais la transmission en direct permettait l’accès à des personnes ne pouvant se déplacer ce jour, sans que cela se fasse nécessairement au détriment du présentiel, au contraire.
La seconde est celle de la spécificité médiatique. Les télévisions, de longue date, diffusent les débats politiques, mais de grande ampleur. Il est moins fréquent de pouvoir mobiliser des politiques pour des débats plus spécifiques et ciblés. Le fait qu’ils soient diffusés de manières différentes renforce leur attrait.
Enfin, il n’y a guère de comparaison entre l’accès à des droits dont l’accessibilité se voit diminuée, pour certaines personnes plus fragiles, pas la digitalisation, et la circulation d’informations.
Par ailleurs, le débat était enregistré et donc visible en replay. Pour le RWLP, c’est aussi un stockage fort utile pour revenir après les élections sur les affirmations et prises de position des candidats.
Les radios associatives Revers et Micro ouvert ont également diffusé l’audio du débatorium. Claude Semal, qui a chanté lors du débatorium, l’a aussi diffusé. 

 


2) Le 17 octobre 2024, journée mondiale de lutte contre la pauvreté

Après les élections du 9 juin 2024, le RWLP comptait bien évidement revenir sur un certain nombre de thématiques qui avaient été débattues lors du débatorium. Au Théâtre royal de Namur, comme sur la place d’armes, ce sont les attaques contre les différents droits qui ont été mis en avant.

Il avait été décidé, en rédaction participative, de mettre un focus particulier, au niveau des traces vidéos, sur deux thématiques particulières : le droit d’avoir des droits et le droit au logement.

 

Le droit d’avoir des droits

Vidéo « Un droit aux droits pour tous » :
https://vimeo.com/1025153384
Sur la place d’armes
- Le discours de Christine Mahy sur le droit d’avoir des droits qui se fait dans un grand différentiel selon les catégories sociales à cause de choix politiques.
- La présentation d’actions soutenues par le RWLP sur l’accès aux droits, par ex. le collectif SALSA (Syndicat Autonome Liégeois des Sans chez-soi Actifs), qui milite pour une réflexion concertée avec les sans-abris pour penser des solutions ; le 1718, numéro d’appel d’urgence sociale créé pendant la crise covid d’une collaboration entre la région wallonne et le RWLP, et qui continue son action, étant malheureusement souvent la bouée de secours de personnes qui n’arrivent pas à activer leurs droits. •
Au théâtre royal de Namur, des prises de paroles et témoignages
- Les attentes fortes au départ de la DPR sur la simplification administrative et en particulier à propos de la digitalisation qui risque d’entraîner une déshumanisation administrative.
- Des exemples de droit légitime d’aller en justice pour porter des plaintes, comme celle contre un cabinet d’huissiers de justice qui a réclamé des frais illégaux pour des recouvrements de dette, ou contre la sncb qui pratique des tarifs différents pour les mêmes services selon qu’on les sollicite au guichet ou via l’application mobile.
- Le droit, qui est menacé de plus en plus, de protester, de manifester des désaccords dans l’espace public, de dénoncer des injustices, de demander des comptes aux autorités et de promouvoir les droits humains. C’est en manifestant que la plupart des droits ont été obtenus ou n’ont pas disparu.
- Les droits à pouvoir contribuer à la société, en bénéficiant de services publics forts et d’une sécurité sociale solide.
- Le droit à la justice fiscale et l’arrêt de la criminalisation de la pauvreté.


Le droit au logement, en ce qu’il est un prérequis pour pouvoir avoir accès à bien d’autres biens et droits : la santé, la sécurité, la vie de famille, …


Vidéo « logement sous baxter »  -  https://vimeo.com/1030060629, 13’17
La vidéo comporte les séquences suivantes.

  • Des éléments de prises de paroles et de témoignages filmés lors de la séance introductive au Théâtre de Namur et sur la place d’arme, sur la question du droit au logement en général.
  • La présentation, au Centre Culturel de Namur, d’animations autour du site « Jeunes autonomie logement », réalisé par RTA, et des témoignages de jeunes.
  • La présentation d’une exposition photographique au Théâtre de Namur, sur le thème du mal-logement.
  • Le discours de Christine Mahy sur les inquiétudes du RWLP concernant les contenus de la DPR en matière de logement, notamment la conditionnalisation de l’accès au logement social qu’elle prévoit : conditions de durée, de suivi de formation et d’emploi. 
  • L’interview du ministre Coppieters, Ministre de la Santé, de l’Environnement, des Solidarités, de l’Economie sociale, de l’Egalité des chances et des Droits des femmes. 
  • Clôture sur une chanson de Claude Semal, « Dormir au chaud ».

Les enseignements

Pour cette seconde partie du service, deux éléments sont à mettre en avant.

La thématique du logement entre en résonance avec les travaux de RTA : nous travaillons depuis plusieurs années sur la question de l’accès au logement pour les jeunes qui sortent de l’aide à la jeunesse. La réalisation du site Jeunes Autonomie Logement, cité dans la vidéo, s’est fait en étroite collaboration avec des services de l’aide à la jeunesse, AMO, MADO, services de prévention, et vise à mutualiser des ressources au départ disparates. Le RWLP a d’ailleurs pris le relais pour la gestion de ce site. Sur la même thématique, RTA a publié cette année une étude d’éducation permanente : Majorité et autonomie en aide à la jeunesse : vers quel travail de réseau ? Il nous apparaît en effet que c’est un nouveau modèle de travail de réseau qu’il faut penser pour donner de la force aux actions qui restent encore trop localisées. Nous nous y emploierons.

En ce qui concerne la défense du droit d’avoir des droits, elle passe par la défense de la sécurité sociale et celle des services publics, en d’autres termes de ce que Robert Castel appelle la « propriété sociale », celle des non-propriétaires. Ce sont des combats historiques qui ont été gagnés notamment au sortir de la seconde guerre mondiale et qui sont détricotés lentement mais sûrement. Là aussi, ce sont des alliances qui peuvent faire barrage contre ce qui paraît de plus en plus inéluctable. L’éducation permanente a toute sa place dans ce combat.

 

RÉALISATIONS


 

 

 

Chapitre III

Notre centre de documentation
en analyse institutionnelle et sociologie critique

 

Arpentages dans le cadre du Centre de documentation

- Arpentage de la recherche participative sur l’argent dans le cadre du 17 octobre.

- Arpentage pour la recherche alimentation : Annie Ernaux, Regarde les lumières mon amour.

Acquisitions de l’année 2024

  • Rancière, Jacques, Le maître ignorant - Cinq leçons sur l’émancipation intellectuelle, Librairie Arthème Fayard, Collection 10/18, Paris, 1987
  • Legoff, Jean-Pierre, La barbarie douce - La modernisation aveugle des entreprises et de l’école, Editions La Découverte, Paris, 2003
  • Legoff, Jean-Pierre, Malaise dans la démocratie, Editions Stock, Paris, 2016
  • Legoff, Jean-Pierre, La France morcelée, Editions Gallimard, Folio, Paris, 2008
  • de Gaulejac, Vincent, La société malade de la gestion, Idéologie gestionnaire, pouvoir managérial et harcèlement social, Editions du Seuil, Points, Paris, 2009
  • Wieviorka, Michel (sous la direction), L’argent, Science humaine éditions, Les entretiens d’Auxerre, Auxerre, 2010
  • Ténédos, Julien, Sociologue sous tension. Entretien avec Michel Wieviorka (2ème partie), Aux lieux d’être, Entretiens, Paris, 2006
  • Maier, Corinne, Bonjour paresse. De l’art et de la nécessité d’en faire le moins possible en entreprise, Editions, Michalon, Paris, 2004
  • François, Camille, De gré ou de force. Comment l’État expulse les pauvres Editions La Découverte, L’envers des faits, Paris, 2023
  • Béroud, Marc (sous la direction de); Sophie Dufresne; Anne Gobin; Corinne Zune; Sur le terrain avec les gilets jaunes - Approche interdisciplinaire du mouvement en France et en Belgique, Actions collectives, Presses universitaires de Lyon, Lyon, 2023
  • Faludi, Susan Backlash. La guerre froide contre les femmes, des femmes-Antoinette, Fouque, Paris, 1993
  • Rachid, Bathoum (sous la direction de) Malades du racisme. Souffrances et dignité, L’Harmattan, Questions temporaines, Paris, 2023
  • Foucault, Michel, Surveiller et punir, Gallimard, Tel, Paris, 1975
  • Foucault, Michel, Histoire de la sexualité tome 1 - La volonté de savoir, Gallimard, Bibliothèque des histoires, Paris, 1976
  • Foucault, Michel, Histoire de la sexualité tome 2 - L’usage des plaisirs, Gallimard, Bibliothèque des histoires, Paris, 1984
  • Tosquelles, François, Structure et rééducation thérapeutique (aspects pratiques), Editions universitaires, Paris, 1967
  • Bourdieu, Pierre, La distinction. Critique sociale du jugement, Les éditions de minuit, Le sens commun, Paris, 1979
  • Ricoeur, Paul, Philosophie de la volonté tome 2 Finitude et culpabilité, Aubier, Paris 1988
  • Amartya, Sen, Repenser l’inégalité, Editions du Seuil, Paris, 2000
  • Sibony, Daniel, Violence, Editions du Seuil, La couleur des idées, Paris, 1998
  • Bourdieu, Pierre, Propos sur le champ politique, Presses universitaires de Lyon, Lyon, 2000
  • Delhasse, Guy, Quatre saisons d’un éducateur spécialisé tome 3, Couleur livres, Je-Contrepoints, Bruxelles, 2012
  • Rodin, Etienne, L’horreur managériale. Gérer, instrumentaliser, détruire, Editions L’échappée, Pour en finir avec, Montreuil, 2011
  • Le Goff, Jean-Pierre, Les illusions du management, Editions La découverte/poche, Essais, Paris, 2000
  • Cederström, Carl; Spicer, André; Le syndrome du bien-être, Editions L’échappée, Pour en finir avec Paris, 2016
  • Touraine, Alain; Khosrokhavar, Farhad; La recherche de soi. Dialogue sur le Sujet, Librairie Arthème Fayard, Paris, 2000
  • de Baecque, Antoine, L’histoire-caméra, Gallimard, Bibliothèque illustrée des histoires, Paris, 2008
  • de Baecque, Antoine, Le cinéma est mort, vive le cinéma ! L’histoire-caméra tome 2, Gallimard, Bibliothèque illustrée des histoires, Paris, 2021
  • Blairon, Jean; de Boevé, Edwin; Le travail social de rue. Entre luttes, résistances et mobilisations, L’Harmattan, Educateurs et Prévention, Paris, 2017
  • Hamant, Olivier, De l’incohérence. Philosophie politique de la robustesse, Odile Jacob, Paris, 2024
  • Lehmann, Valérie (sous la direction de); Colomb, Valérie; Durand Edouard, L’innovation collective. Quand créer avec devient essentiel Défendre les enfants.
  • Entretiens avec Delphine Saubaber, Editions du Seuil, Paris, 2022
  • Vinciane, Despret, Penser comme un rat, Editions Quae, Versailles, 2009
  • Vinciane, Despret, Au bonheur des morts. Récits de ceux qui restent, Editions La Découverte, Paris, 2017
  • Benjamin, Keltz, Bretagne secondaire, Les éditions du coin de la rue, Langroley sur Rance, 2023
  • Mustafa, Suleyman; Michael, Bhaskar; La déferlante. Intelligence artificielle, pouvoir: le dilemme majeur du XXIème siècle, Librairie Arthème, Fayard, Paris, 2023

 

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