Nos productions 2024
en éducation permanente
Chapitre I - Nos analyses et nos étudesChapitre II - Nos servicesChapitre III - Notre centre de documentation |
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Par Jean Blairon et Jacqueline Fastrès Lire l'analyse en ligne sur Intermag, publiée en février. |
Le secteur des associations joue souvent un rôle de contre-pouvoir. Le travail en association est-il dès lors différent voire opposé au travail dans d’autres environnements, comme l’entreprise capitaliste ?
Pierre Bourdieu montre comment l’entreprise capitaliste est le théâtre d’un conflit de vérités à propos du travail : la vérité objective du travail, c’est la relation d’exploitation ; sa vérité subjective, c’est la possibilité pour le travailleur ou la travailleuse de se sentir utile, d’y trouver des raisons d’être, des occasions de créativité et de rencontre.
Ce conflit de vérité peut prendre la forme d’un masquage : la vérité subjective occulte l’exploitation (et d’une certaine façon la justifie). Le conflit entre les deux vérités peut aussi prendre la forme d’une dépossession : le taylorisme, par exemple, met la vérité subjective du travail au service de l’exploitation.
Le courant associationniste réhabilite la vérité subjective du travail et la met au poste de commande.
Le fait de travailler en association hérite en principe de ce courant.
L’analyse montre toutefois que le succès même du « secteur associatif » comme environnement de travail l’expose au retour des conflits de vérité.
Le travail en association voit ainsi les logiques de dépossession faire retour en son sein, du fait notamment des modèles d’organisation que lui imposent les pouvoirs publics, en relais des firmes capitalistes de consultance. Des fonctionnements internes peuvent aussi conduire les travailleurs eux-mêmes à réintroduire des mécanismes qui servent la vérité objective du travail, affaiblissant ainsi la lutte générale contre les facteurs de domination.
Par Jean Blairon Lire l'analyse en ligne sur Intermag, publiée en avril. |
L’ASAH (Associations des Services d’Accompagnement et d’actions en milieu de vie pour personnes Handicapées (asah.be) est une asbl qui a pour objet de promouvoir l’intégration et la participation active des personnes handicapées dans la société, ainsi que les services qui les accompagnent. Son action se situe en Région Wallonne.
Le 7 mars 2024, l'ASAH présentait à un certain nombre d’acteurs et de représentants des partis politiques son memorandum en vue des élections. Le dispositif consistait à demander à un panel de personnes de commenter ou d’illustrer une partie du memorandum. Jean Blairon en faisait partie.
Ce dernier est en relation avec l’ASAH depuis les années 90. Dès cette époque, la question d’un double discours était posée et elle l’était doublement à un niveau politique.
D’une part, l’importance de l’accompagnement et des actions en milieu ouvert étaient affirmées, mais sans que soit donné le soutien que cette importance impliquerait. D’autre part, l’innovation représentée par la philosophie de l’accompagnement était célébrée, mais elle était soumise à répétition à des modèles de justification ou d’action qui lui étaient contraires. Dans les années 90, il s’agissait de « plans de services individualisés » importés du Québec…
Pour Jean Blairon, ce double discours n’est pas d’office simplement synonyme d’hypocrisie. D’où la nécessité d’essayer de comprendre ses conditions de possibilité. Au départ, en particulier, de deux revendications du memorandum (conservation d’une taille modeste des équipes d’accompagnement et refus de l’uniformisation des pratiques), Jean Blairon s’attache à montrer sur quoi ces demandes se fondent, à quoi elles s’opposent, ce qui permettrait aux destinataires (et au premier chef les représentants des partis qui ont pu se rendre présents, ainsi qu’aux représentants de l’administration) de se positionner par rapport à ces enjeux de sens.
Par Jean Blairon Lire l'étude en ligne sur Intermag, publiée en mai. |
Dans nos précédentes livraisons, nous avons étudié d’une part la spécificité du travail associatif (y compris dans les doubles vérités dans lesquelles il peut se développer ou s’affaiblir), et d’autre part, autour d’un exemple particulier dans le monde du handicap, les enjeux politiques qu’il tente de porter pour garder le sens de l’action au centre de la dynamique associative.
Dans ce troisième volet, nous aborderons une réalité souvent occultée : celle des associations au service de la domination.
Ou comment les classes « supérieures » ont détourné à leur profit une forme associative qui va à l’encontre des valeurs qui ont présidé à la création des associations à la suite de la loi de 1901, dans la lignée associationniste. S’appuyant notamment sur les travaux de M. Pinçon et M. Pinçon-Charlot, mais aussi sur des œuvres comme celle de Proust ou d’Edouard Louis, Jean Blairon décortique d’abord comment la grande bourgeoisie s’est approprié les différents capitaux (au sens de Bourdieu) : capital économique bien sûr, mais aussi social, culturel et surtout symbolique. Il montre ensuite que cette accumulation de capitaux qui se renforcent mutuellement ne se réalise ni par l’action d’une main invisible, ni par l’activité des individus ou des familles seules : des « associations sans but lucratif » y contribuent puissamment.
D’où la nécessité de disposer de repères, de balises, de raisonnements qui sont discriminants, c’est-à-dire qui peuvent réellement permettre de voir et de faire la différence entre les associations qui prennent en charge la critique de la domination (et du système qui la permet) et celles qui ont pour projet de la produire ou de la reproduire.
Par Jean Blairon Lire l'analyse en ligne sur Intermag, publiée en juin. |
Le 30 mai 2024, l’Association des services d’accompagnement et d’action en milieu ouvert pour les personnes handicapées (ASAH) a proposé un séminaire de réflexion destiné à tous ses membres.
La préparation de celui-ci a été prise en main par deux services, L’essentiel et Starter, autour de la thématique des demandes d’accompagnement exprimées par des jeunes adultes, de 18 à 25 ans. Ces demandes leur sont en effet apparues comme significativement en hausse et comme porteuses de questions considérées comme spécifiques.
L’auteur a été sollicité par le groupe de préparation sur base de ses interventions précédentes, et la demande d’intervention a finalement été celle d’une problématisation de la question de l’accompagnement de ce groupe de jeunes, ce qui implique un questionnement sur les caractéristiques de ce groupe et l’éventuelle identification de questions qui seraient propres à son accompagnement.
Le présent texte constitue la version écrite de cette intervention.
Par Jacqueline Fastrès Lire l'analyse en ligne sur Intermag, publiée en juillet |
Le 13 juin 2024, le PCS de Gembloux organisait, en partenariat avec le CPAS et des acteurs associatifs gembloutois, une « rencontre réseau ». La thématique de cette année étant « Promouvoir l’accès aux droits » ; le groupe souhaitait travailler autour de la question du non-recours aux droits et des moyens d’y remédier.
En particulier, dans l’optique de relancer un projet qui avait souffert de la pandémie de covid, et destiné à aller vers les publics pour encourager un contact de proximité : le projet « caravane, le réseau qui roule ». Sollicitée pour présenter une approche de la question du non-recours aux droits en termes de prévention et de travail de réseau, Jacqueline Fastrès a ensuite pu assister aux travaux des participant.e.s en tables rondes intersectorielles.
La présente analyse reprend et prolonge son intervention.
La définition du non-recours aux droits ou aux services auxquels on peut légitimement prétendre, à laquelle les organisatrices se sont référées, a été établie par l’Odenore, et elle comporte quatre cas de figure. C’est au départ des travaux de Castel sur les parcours individuels de désaffilition / réaffiliation et de cas concrets rencontrés dans les travaux de RTA que cette analyse examine chacun de ces cas de figure, pour ensuite proposer une forme de travail en réseau afin de mieux lutter contre le non recours.
Par Jacqueline Fastrès Lire l'analyse en ligne sur Intermag, publiée en septembre. |
Si la lutte contre le dérochage scolaire est une volonté affirmée des pouvoirs publics, la manière de la conduire reste une entreprise d’importance. Au centre de cette réalité : l’obligation scolaire et son non respect.
Dans cette analyse, l’auteure s’en réfère aux divers paradigmes à travers lesquels la société a lu la question de cette obligation, soutenus par des « visions » des enjeux d’une scolarité des enfants et des jeunes dans une société.
Ces paradigmes colorent le regard qu'on peut poser sur le décochage scolaire et, partant, sur la manière d'aborder la lutte contre ce phénomène. Elle nous propose une autre manière de le lire, en le raccrochant à la question des droits et, par là, de réfléchir à une autre compréhension de ces enjeux.
Par Jacqueline Fastrès Lire l'analyse en ligne sur Intermag, publiée en octobre. |
Depuis 2020, l’âge de la scolarité obligatoire est passée, en Fédération Wallonie-Bruxelles, de 6 à 5 ans. La DPC prévoit de ramener cet âge à 3 ans. L’école maternelle, déjà bien fréquentée actuellement, devrait donc passer dans le registre de l’obligation. C’est déjà le cas en France. Si on doit se souvenir que l’esprit de la loi de l’obligation scolaire est d’empêcher qu’aucun enfant ne puisse être privé d’instruction, ce qui signifie que tout enfant est sous protection d’empêchement, la mise en œuvre de cette protection ne va pas de soi dans tous les cas. L’obligation d’inscription incombe aux parents ou aux représentants légaux. A défaut de s’y conformer, ceux-ci s’exposent à des sanctions.
Les travaux de Bernard Lahire et de son équipe, en France, juste avant l’entrée en vigueur de la loi d’obligation à 3 ans, sont édifiants pour comprendre les enjeux de la scolarisation précoce. Son ouvrage « Enfances de classe », basé sur une recherche auprès d’enfants de 5 à 6 ans en grande section de maternelle (équivalent de la 3è) et de leurs familles, montre en effet à quel point, dès la maternelle, les enfants sont déjà promis, selon leur origine et la position sociale de leurs parents, à une « vie augmentée » ou à une « vie diminuée ».
Pour certaines familles, dont la vie est diminuée, il faudrait se poser la question de la non inscription de leurs enfants à l’école non comme une infraction volontaire, mais comme un non recours aux droits.
Par Jacqueline Fastrès Lire l'étude en ligne sur Intermag, publiée en décembre. |
Le passage à la majorité pour les jeunes sortant des dispositifs de l’aide à la jeunesse est une préoccupation croissante pour beaucoup de conseils de prévention et de services AMO, qui pointent cette problématique dans leurs diagnostics sociaux. En effet, pour beaucoup de ces jeunes qui ont connu une rupture avec leurs familles et qui quittent un environnement qui leur a offert une protection parfois durant très longtemps, la période 18-21 ans durant laquelle se cumulent des obligations nouvelles de l’âge adulte (trouver un logement, des ressources, des supports nouveaux) se présente comme une épreuve très difficile, si ce n’est insurmontable pour certains. Même lorsque ce passage à l’autonomie a été espéré, même lorsqu’il a bien été préparé en amont, il reste une période de tous les dangers.
Au départ de parcours diversifiés de jeunes (ayant séjourné longuement en services résidentiels, ou ayant connu des va-et-vient entre diverses prises en charge et retours en famille, ou encore ayant fuit leur famille à l’approche de leurs 18 ans), cette étude cherche à faire le point sur les facteurs importants de cette mise en autonomie, qui en déterminent la réussite ou l’échec, et d’apporter une réflexion sur le travail de réseau qui pourrait apporter un soutien accru à ces démarches complexes.
Par Jacqueline Fastrès Lire l'étude en ligne sur Intermag, publiée en décembre |
Pourquoi, parfois, - souvent -, les familles en situation de pauvreté rencontrent-elle tellement de difficultés dans leurs « rendez-vous » avec divers professionnels socio-éducatifs ?
Cette étude est le fruit d’un travail réflexif mené par le RWLP et RTA, en vue de mettre au jour les éléments déterminants dans la réussite ou l’échec de ces rendez-vous, qui sont toujours des « premières fois » puisque c’est le genre d’épreuve toujours à recommencer, jamais réussie « une fois pour toute », en particulier quand on est en situation de pauvreté. Le cadre choisi pour commencer « une bonne fois » a été l’enseignement fondamental. En effet, la relation familles-école est un fondamental qui marque durablement la vie des parents comme des enfants – eux-mêmes futurs parents. Alors, comment faire pour que cela marche ?
Le groupe de travail formé de travailleurs du RWLP et de RTA a décidé de partir de l’exploration menée par une école à encadrement différencié d’un quartier populaire de Liège. Pendant 18 mois, sur deux années scolaires successives, RTA a planté ses caméras lors de moments où l’école tente d’associer les familles à ses activités et où les familles tentent de se sentir chez elle dans l’école. L’objectif n’était que de fournir à l’école elle-même et aux parents des traces visuelles de ce tissage de liens. Traces de ce qui était fait, filigrane de ce qui était cherché, ces captations ont servi de prétexte et de support aussi pour analyser ce qui se passaient derrière les images, qui pouvaient être d’Epinal malgré elles.
Et très vite, ce qui a fait évidence, c’est que cette école tentait des « agencements ». C’est le considérable travail de Gilles Deleuze et Félix Guattari sur les « agencements » qui servira donc de fil d’Ariane à cette étude.
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Arpentages dans le cadre du Centre de documentation- Arpentage de la recherche participative sur l’argent dans le cadre du 17 octobre. - Arpentage pour la recherche alimentation : Annie Ernaux, Regarde les lumières mon amour. Acquisitions de l’année 2024
Visite en vidéo https://vimeo.com/709087328
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