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Qu'est-ce qui motive les jeunes dans le choix de leurs loisirs et quels sont leurs besoins en la matière ? Analyse des résultats de deux enquêtes menées sur ce thème par les CAAJ de Huy et d'Arlon, souhaitant ainsi mieux définir des politiques de prévention pertinentes pour la jeunesse.

Dans un article majeur publié en 1974, Michel de Certeau regrettait une série de dérives qu’il voyait se produire dans le champ de la culture :

  • l’abandon d’une approche centrée sur le « peuple » au profit d’une logique consumériste conçue par rapport à un « public », plongé de fait dans une relation passive à la culture ;
  • l’intégration de la culture dans l’industrie des « biens et services » et son alignement sur une logique de développement monolithique (Félix Guattari parlant pour sa part de « capitalisme mondial intégré »);
  • l’abandon du couplage de l’action dans le champ de la culture et de la volonté de transformer l’environnement sociétal. D’une certaine manière, nous sommes arrivés au bout de cette évolution.

On sait que le travail mené dans le secteur de l’éducation permanente est régi par un nouveau décret, remplaçant celui de 1976. Une des particularités saillantes du nouveau dispositif législatif est de conditionner l’agrément des associations à la réalisation de types d’actions très spécifiques: soit, pour faire bref, des actions d’animation à l’intention du public populaire, des actions de formation de professionnels, l’élaboration d’outils d’intervention ou de travaux de recherche (analyses ou études) ou enfin des campagnes de sensibilisation.

L’analyse qui est présentée ici est le résultat d’une recherche participative menée avec les responsables de l’association Le Miroir Vagabond, Christine Mahy et Daniel Séret.

Le Miroir Vagabond est situé à Hotton et développe une activité non seulement multiforme, mais aussi reconnue comme innovante.

Centre d’Expression et de Créativité, Organisme d’Insertion Socio-professionnelle, Agent de concertation pour le plan « Habitat permanent » de la Région wallonne, responsable d’un « Contrat de pays » pour la Communauté française, l’association est aussi bien active dans le domaine social que dans le domaine culturel. Elle a bénéficié de nombreux prix et distinctions.

Scène liminaire

Partons d’une scène répétitive dans La recherche: le narrateur, amoureux de la duchesse de Guermantes, s’efforce de capter son attention en la croisant tous les jours - «par hasard» - pendant sa promenade. Stratégie inefficace si ce n’est paradoxale: la duchesse lui répond d’un salut sec qui cache mal l’ exaspération que lui cause le cérémonial du croisement faussement fortuit. Mais tout change brusquement: se rendant à une invitation de la tante de la duchesse, la marquise de Villeparisis, le narrateur voit cette fois Oriane de Guermantes dans le cadre social ad hoc. Dûment adoubé, il reçoit l’invitation qui faisait l’objet de tous ses désirs ; et c’est un premier enseignement : pas de rencontre possible sans une médiation appropriée.