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RTA a été sollicitée par la CSC Namur-Dinant pour poursuivre une démarche entamée lors de son congrès en 2018, et qui consistait à recueillir le point de vue de ses délégués et militants ; cette année-là, l’enquête avait porté sur la manière dont se vivaient les solidarités au sein de la Fédération (Retrouvez cette étude à l’adresse https://www.intermag.be/675). En 2021, après une interruption imposée par la crise du Covid, le processus a repris, en repartant de l’expérience des acteurs et sans préjuger d’une thématique précise.


En essayant de rendre raison des analyses fouillées réalisées par les 20 personnes interrogées, nous avons d’abord rencontré une qualification de la pandémie du Covid19 comme une mise en cause des références expériencielles et des balises habituelles du travail. Il s’agit bien d’un choc culturel de forte amplitude qui interroge les pratiques et le sens de l’action.

Le recul réflexif opéré par les personnes interviewées met en lumière que le « monde d’après » ne répondra sans doute pas aux espoirs qui se sont exprimés lors du premier confinement. Les analyses prévoient plutôt une exacerbation de ce qui prévalait avant la pandémie : montée des inégalités, aggravation des fractures sociales, abandon plus fréquent des droits.

Dans le monde du travail, nous avons rencontré de nouvelles formes de domination, parfois sur fond d’abus dans le chef des employeurs. En tous les cas, une emprise s’aggrave sur les travailleurs, qui interroge la place qu’il faut donner dans les analyses et dans l’action à la relation de subordination et aux formes qu’elle peut prendre.

Le télétravail fonctionne comme un révélateur et une métonymie ; il est la partie qui révèle ce qu’est le tout, avec des effets possibles d’affaiblissement de la concertation sociale et de la mobilisation. Pour autant, il n’est pas totalement à rejeter dans des limites qui ont été précisées par les personnes au départ de l’expérience qu’elles en ont eue elles-mêmes également.

Ce double niveau : le monde du travail à propos duquel on est en lutte et le fait que cette lutte s’exerce elle aussi dans le cadre d’un contrat de travail nous a mis sur la voie de la question d’une correspondance suffisante - ou non - entre les luttes engagées et la manière de s’organiser à l’interne pour les mener.

La question est abrupte : le syndicat est-il sur certains points une entreprise comme les autres ?

C’est dès lors un questionnement sur les visées du syndicat qui est avancé, la pandémie ravivant les questions que pose le plan de transition dans lequel le syndicat s’est engagé. Ce questionnement isole une controverse centrale qui s’exprime par une opposition syndicat de service/syndicat de combat.

Nous avons essayé de déplier les termes de cette controverse pour les déplacer, ce qui nous a permis de proposer une autre façon de voir la relation de service.

Celle-ci est en réalité un enjeu qui traverse toute la condition salariale aujourd’hui et elle est donc une formidable occasion de construire une correspondance suffisante entre les luttes et la manière de s’organiser pour les mener. C’est aussi, sans doute, une voie qui permettrait de construire des alliances inter-catégorielles plus larges et plus fortes.

Par rapport à cet enjeu que nous avons trouvé central, nous avons abordé quatre questions stratégiques qui lui sont complémentaires :

 

  • le double sens du travail ;
  • une meilleure prise en compte du public précarisé ;
  • les manières de construire une meilleure transversalité dans l’organisation ;
  • et enfin, l’appel à la réhabilitation de l’expérience, de la rencontre, de l’informel, toutes dimensions productrices de « bénéfices cachés ».
Pour obtenir cette étude, contacter Isabelle Meerhaghe à la CSC : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.