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Dans une analyse précédente, Philippe Mahoux et Jean Blairon s’interrogeaient sur la manière dont notre société pourrait se relancer après cette crise sanitaire, et surtout au profit ou au bénéfice de qui. De fortes craintes existent en effet que le modèle de « l’après » ne soit que l’exacerbation du modèle « d’avant ».

De fait, nous pouvons constater notamment que revient au devant de la scène la proposition d’une « modernisation » de la sécurité sociale qui prendrait la forme d’une allocation universelle (ou toute autre appellation équivalente).

Philippe Mahoux et Jean Blairon analysent une émission de la RTBF où cette proposition qui est en fait floue et multiforme est présentée comme « une idée qui fait son chemin auprès des partis politiques ».

Ils rappellent le point de vue de Max Weber selon lequel le résultat final de l’activité politique répond rarement à l’intention primitive de l’acteur. Les auteurs se demandent en l’occurrence si le résultat final d’une mesure comme l’allocation universelle pourrait être autre chose qu’une transformation de l’aide sociale en variable d’ajustement des finances publiques ; qu’une aggravation des rapports de force qui s’exercent dans un espace social de plus en plus privé de liberté pour les travailleurs ; qu’un affaiblissement des luttes qui ont pour visée de diminuer l’exploitation et l’aliénation en soutenant la face positive du travail, l’utilité sociale qu’il permet, la solidarité et la créativité collectives dont il est porteur.