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Nous avons dans nos analyses évoqué plus d'une fois le rapport entre Etat et associations, notamment autour de la Charte associative, qui le balise positivement comme un rapport réciproque de complémentarité. La question de la confiance y est plus qu'un filigrane. En 2011, la région wallonne a adopté une circulaire établissant que le contrôle des subventions aux associations doit s'exercer au départ d'un principe de confiance. La Cour des Comptes, organe qui contrôle le contrôle, estime que ce principe n'est pas assez clairement étayé pour être pertinent.

A cette occasion, nous souhaitons revenir sur cette question de confiance dans les rapports Etat/associatif. Si le contrôle est nécessaire, quelles sont les conditions pour un exercice de celui-ci, qui soit équitable, non contre-productif ni producteur de mauvaises économies ? Une logique asymétrique prévaut trop souvent dans le contrôle de l'octroi des subventions publiques: soupçon généralisé pour l'associatif, libéralité de confiance pour les entreprises marchandes. Or, la production de ressources subjectives (dont la confiance), centrale dans le développement des sociétés puisqu'elle contribue à en faire des sociétés de semblables, est la visée même de l'associatif. Cette question de la confiance permet aussi de comprendre les enjeux d'autres acteurs, comme dans le cas de la grève que mènent actuellement les SAJ (Services d'aide à la jeunesse) et SPJ (Services de protection judiciaire), eux aussi engagés dans la production de ressources subjectives pour les jeunes et les familles.