Le 9 mars 2018, le Centre de recherches criminologiques de l’ULB proposait une journée consacrée à la présentation et à l’analyse du nouveau « Code de la prévention, de l’aide la jeunesse et de la protection de la jeunesse », voté le 18 janvier 2018.
L’accès à la possibilité de s’alimenter n’est désormais plus garanti pour une partie de la population de nos pays pourtant riches. Mais quelle réponse politique ce problème reçoit-il ? De plus en plus, ce sont des circuits parallèles qui prennent le pas sur une réponse structurelle. Alimentés par les surplus divers (de la grande distribution, de l’agriculture, de l’Europe, etc.), ces circuits, parés des vertus de la bonne intention et de la lutte contre le gaspillage, constituent ce qu’il est désormais convenu d’appeler « l’aide alimentaire ». Ils deviennent de plus en plus synonymes de normalité ; en d’autres termes, ils « s’installent » comme non seulement acceptables, mais légitimes, actant le renoncement croissant à régler le problème de manière structurelle.
Un certain nombre d’initiatives citoyennes se développent depuis quelques temps pour manifester une opposition ou une résistance aux diverses mesures qui, conjuguées, contribuent à mettre à mal l’État de droit. Si on peut saluer ces mobilisations citoyennes, il est pourtant nécessaire de garder une vigilance critique à propos de la manière de se les représenter.
On lit souvent que le recul de la gauche, qui s'observe dans de nombreux pays européens, est dû au fait qu'elle a perdu « la bataille culturelle ». Le plus souvent cette bataille culturelle est représentée comme une lutte de « camps » (les représentations et valeurs des dominants ; celles des opposants) et ses protagonistes sont décrits soit comme des agences (les universités, les médias) soit comme des agents (les intellectuels, les artistes).
Dans une précédente contribution, Philippe Mahoux évoquait la déstructuration de la vie associative que ne manquerait pas de produire la loi de réforme du Code des sociétés du Ministre Geens, en assimilant l’associatif à l’entreprise. L’une des controverses qu’il mettait en lumière concernait la vision de la « professionnalisation » supposée nécessaire du travail associatif, vision condescendante s’il en est puisque cette professionnalisation semblait ne pouvoir venir que du Saint Graal entrepreneurial, via par exemple, le mécénat de compétence.
Force est de reconnaître que nous assistons dans notre pays à une déconstruction systématique des protections et droits sociaux, à un « renversement de toutes les valeurs » qui ont conduit à ces conquêtes.
Il peut être utile dans ce contexte de s'intéresser aux façons qui sont employées par les auteurs et les partisans de cette déconstruction pour justifier leurs actions, pour rendre « acceptables » leurs « réformes » aux yeux de ceux qui n'en profiteront pas, voire s'en trouveront lésés ou détruits.
Un « point Godwin » est « attribué » à un débatteur lorsque, considéré comme à court d'arguments, il discrédite une idée en la référant au national-socialisme ou au nazisme. Certes, la référence au national-socialisme a pu être activée abusivement. Mais il ne faudrait pas, à l'inverse, en arriver à un retournement du type « plus un argument fait référence au national-socialisme, moins il est pertinent ».
La place du travail dans la société et les positionnements qui sont pris à ce propos font l'objet aujourd'hui de fortes controverses. Dans celles-ci, la gauche fait l'objet d'attaques des plus paradoxales : à la fois, elle défendrait le travail dans un combat obsolète, et elle aurait perdu le sens de la valeur travail. Cette confusion demandait une tentative de clarification, à laquelle se livrent ici Philippe Mahoux et Jean Blairon.
Les fêtes de Wallonie ont été l'occasion pour la RTBF de proposer deux débats autour de la question de l'identité wallonne. Le premier confrontait Philippe Suinen, ancien administrateur général de l'agence wallonne à l'exportation (Awex), président de la Chambre de commerce et d'industrie wallonne (CCIW) et Christine Mahy, Secrétaire générale du Réseau Wallon de lutte contre la pauvreté (RWLP) ; le second mettait face à face Olivier de Wasseige, directeur général et administrateur-délégué de l'Union wallonne des entreprises (UWE) et Thierry Bodson, Secrétaire général de la FGTB wallonne.
Dans une récente analyse, nous avions donné une lecture possible de la crise politique consécutive à la décision de Benoît Lutgen de rompre l'accord de gouvernement. Nous y avons tenté de chercher, au-delà des commentaires médiatiques qui constituent un premier formatage explicatif, quels autres formatages il conviendrait de dépasser pour comprendre ce qui a pu causer une telle crise politique.
Les missions locales de Saint-Josse et de Schaerbeek ont organisé le 8 juin 2017 une journée de concertation destinée aux travailleurs sociaux du secteur dit de l'insertion sociale et professionnelle à propos du sens de leur travail. La question qui était au cœur du projet était définie comme suit :
« Comment continuer à donner du sens dans le travail ISP tenant compte notamment du public et du repli communautaire. Mais aussi, tenant compte des obligations de résultats à atteindre au regard des moyens et des normes dont les travailleurs ISP disposent/sont soumis ».
L’annonce surprise, ce lundi 19 juin, par le président du CDH, de la décision de mettre fin à la participation de ses Ministres aux gouvernements régionaux et communautaire a suscité de nombreux commentaires médiatiques rivalisant dans les explications des raisons de la crise. Ces explications sont malheureusement souvent confinées à des métaphores un peu réductrices d’une part, au seul registre politicien d’autre part, ce qui contribue à en formater la compréhension.
Mais d’autres formatages, moins visibles, sont aussi à l’œuvre en filigrane, contribuant au brouillage des repères.
En 2016, le RWADE, le RWLP et RTA réalisaient ensemble une recherche commanditée par le Gouvernement wallon dans le cadre du Plan wallon de lutte contre la pauvreté ; cette recherche (Précarité énergétique et restriction du sens de la vie. Quels dispositifs d’action ? Etude sur l’évaluation et rationalisation des dispositifs d’accompagnement des publics en situation de précarité énergétique en Wallonie, novembre 2016) portait sur l’évaluation des dispositifs d’accompagnement destinés aux publics en situation de précarité énergétique. L’avis des bénéficiaires a été recueilli, puis, de manière symétrique, celui des professionnels. Un des constats posé par ces derniers était la nécessité de travailler davantage en réseau. Soit, mais comment ? Nous avons estimé utile de prolonger ce constat en interrogeant l’expérience de « bouts de réseaux qui marchent » qu’avaient faite deux services de terrain, une SLSP (le Logis Châtelettain) et une organisation de jeunesse environnementaliste (l’asbl Empreintes). Et il nous a vite paru évident que le modèle de travail en réseau qui était évoqué en filigrane de leurs descriptions était ce que nous avons nommé un « réseau de connexion ».
Au départ de ces expérimentations, nous avons tenté de pointer les éléments essentiels pour que « cela marche ».
Le thème de l'allocation universelle est de plus en plus souvent présenté comme incontournable et devient un argument électoral, comme dans la campagne présidentielle française pour le candidat Hamon. Mais il est aussi de plus en plus souvent présenté comme irrévocable, faisant partie du progrès en marche et nécessitant de se détacher des scories sociales d’un passé considéré par d’aucuns comme dépassé.
Emile Servais, administrateur de RTA, est décédé le 27 janvier 2017. Inspecteur Général Honoraire au Ministère de la Région Wallonne, Professeur Emérite à l'UCL, Ancien Président du MOC de la Province de Namur et de la Démocratie Chrétienne de l'arrondissement de Namur (1978-2004), il avait régulièrement collaboré aux recherches et analyses de RTA.
Le Gouvernement fédéral ne connaît plus de limites dans sa course anti-sociale et anti-services publics, dont les CPAS. Après l'arrêté ministériel autorisant le transfert de données personnelles de CPAS en CPAS sans autorisation de l'intéressé (via le Rapport Social Electronique), après l'extension de la conditionnalité de l'aide sociale via l'extension des « contrats d'intégration » ou Projets Individualisés d'Intégration Sociale (PIIS), après le Service communautaire au caractère « volontaire » mais imposé aux allocataires sociaux – sauf si les CPAS se refusaient à se prêter à une telle imposition –, il s'attaque désormais au travail social lui-même en en sapant le fondement : le secret professionnel.
Le 15 décembre 2016, les CPAS « fêtaient » leurs 40 ans. A cette occasion, c’est par une opération « sacs de couchage » que les militants du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté (RWLP) ont décidé de manifester leur protestation et leur résistance face aux évolutions inquiétantes des politiques sociales qui s’incarnent, notamment, dans les actions des CPAS.
La question de la mobilisation si ce n'est du militantisme est source de nombreuses interrogations aujourd'hui : est-ce toujours possible ? Comment faire ? Avec qui ? Qui doit prendre l'initiative ? Comment résister au découragement si ce n’est au fatalisme politique démobilisateur ?
Le projet de Réforme des CPMS portée par le « Pacte d'excellence », décrit dans l’avis n° 3 du Groupe Central ( http://www.pactedexcellence.be/wp-content/uploads/2017/05/PACTE-Avis3_versionfinale.pdf, pp. 266 et sq), ne laissait pas d’inquiéter les agents des CPMS. Des ambiguïtés y nécessitaient un examen attentif, afin de ne pas céder à une logique technocratique et managériale à laquelle l’enseignement n’échappe pas.
Dans son n° de décembre, l'Agenda interculturel (CBAI) se penche sur la prévention du radicalisme violent, et plus spécifiquement sur les méthodes de prévention basées sur le soupçon du danger. Nous avons été sollicités à propos de la question de la levée du secret professionnel pour prévenir le radicalisme.
Le 1er septembre 2016 entrait en vigueur une loi réglementant le titre et l’exercice de la psychologie. C’est Maggie De Block, Ministre de la Santé Publique, qui a porté cette loi, dont elle dit qu’elle « permet d’encore mieux garantir la qualité des soins de santé mentale à nos patients ».
Voire ! Anne Bienfait propose ici une analyse « de l’intérieur » des conséquences de cette loi, au-delà des déclarations d’intention dont celle-ci est porteuse.