La « crise » économique que nous traversons (qui, dans les discours de beaucoup, semble relever désormais de l'accident imprévisible dont personne ne serait responsable, comme une sorte de catastrophe naturelle...) est le théâtre d'une montée en puissance de l'obscénité.
Marcuse ne désignait pas par là une « classe » conceptuelle qui aurait réuni des actes et comportements relevant de l'impudeur, mais bien ceux qui feraient preuve d'impudence : le général qui exhibe la médaille gagnée au Vietnam (ou le responsable politique qui invente l'existence d'armes de destruction massive), le dignitaire de l'Eglise qui déclare la guerre nécessaire à la paix (ou le préservatif dangereux), l'abus de langage qui adultère la signification des mots au profit de l'ordre établi.
La campagne « Laissez-nous entreprendre », lancée par les patrons belges, relève de cette catégorie. Cette analyse le démontre, en s’attachant à la forme prise par cette campagne.
Cette analyse s’inscrit dans une série consacrée à ces formes d’obscénité, telles que décrites par Marcuse, et qui se révèlent dans le champ de l’entreprise et de la politique.
- Publicité économique et politique et obscénité
par Jean Blairon et Emile Servais - Obscènes entreprises
par Jean Blairon et Emile Servais - Voir aussi le dossier « L’intérim en campagne. Vers une nouvelle représentation du travail »