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La démocratie, faut-il le rappeler, ne peut pas se réduire aux moments électoraux de la vie collective. Elle est aussi, et sans doute surtout, l’ensemble d’actions par lesquelles le sujet participe au processus de construction des normes collectives régissant le fonctionnement des institutions publiques. C’est dire en même temps que les normes, loin d’être des principes extérieurs à appliquer aux différents niveaux des institutions, sont immanentes à celles-ci.


La séparation des normes de leur processus de construction, geste pouvant donner à croire que celles-là sont extérieurs à celui-ci, est ainsi un danger à éviter. Or c’est ce danger qui guette les institutions étatiques lorsqu’elles font de plus en plus appel à des firmes de consultance internationales.

Philippe Mahoux et Jean Blairon analysent ce danger ainsi que les formes qu’il peut revêtir dans les sociétés contemporaines. L’analyse institutionnelle qu’ils proposent permet en même temps de comprendre la manière dont les institutions publiques peuvent éviter leur capture par les firmes de consultance. L’intérêt de cette problématisation est de se demander si les acteurs publics ne sont pas à même de répondre à leurs propres exigences normatives sans tomber dans le mirage d’un pouvoir extérieur se croyant être le dépositaire de connaissances irrévocables.