Les services d'accompagnement pour personnes handicapées sont 41 en Wallonie et 21 à Bruxelles. 24 d'entre eux, à l'appel de la fédérationASAH, sont entrés dans une démarche d'évaluation de leurs pratiques. Leurs motivations : l'impression que le travail d'accompagnement a beaucoup changé, un sentiment d'incompréhension du sens et de la valeur de leur action par les autorités publiques, et enfin, l'envie de redonner au terme d'accompagnement, si galvaudé voire détourné au profit de logiques qui ressortissent plus à du contrôle qu'à de l'aide, le sens que leurs pratiques lui insufflent en silence mais avec efficacité.
Au départ de trois récits d'actions collectés auprès de chacun de ces services (l'action emblématique de leur travail, la plus nouvelle, la plus difficile), l'équipe de recherche a constaté qu'il existe une identité partagée par les services et a tenté d'en rendre compte dans ses diverses facettes.
Ce qui l'a amenée à identifier deux zones d'écarts avec la vision habituellement véhiculée à propos de l'accompagnement.
La première vise à interroger les fausses évidences de l'individualisation des pratiques, qui est souvent présentée comme un de leurs traits caractéristiques (un travail à la demande, au cas par cas, s'exerçant avec la personne elle-même) ; certes ces dimensions sont bien présentes, mais les récits d'action nous invitent à en rendre raison d'une manière à la fois plus nuancée et plus complexe.
La deuxième zone d'écart porte sur la césure qui est souvent faite entre l'aide individuelle, l'action collective (qui s'adresse à des groupes de personnes, comme l'organisation de loisirs collectifs) et l'action communautaire (qui vise une transformation de l'environnement des personnes handicapées). Or les pratiques d'accompagnement enchaînent dans des séquences diverses et variables des formes différentes de réseau, et une partie de la pertinence et de la cohérence de ces pratiques se joue dans le caractère approprié ou non de cet enchaînement.
Les deux zones d'écart communiquent elles-mêmes dans des configurations multiples, l'une pouvant contenir l'autre et inversement. En tentant cette relation, on peut prendre la mesure de plusieurs facteurs d'incompréhension ou de porte-à-faux qui sont de nature à expliquer les difficultés ressenties par les responsables de services et qui sont pour partie à l'origine de leur demande.
Ouvrage collectif sous la direction de Jean Blairon et Jacqueline Fastrès - 2012
ISBN 978-2-87003-577-1 - 14€ TVA comprise
Les fausses évidences y sont démontées, comme celle qui veut que le travail des services d'accompagnement est du cas par cas, fortement individualisé. Certes, mais avec des principes et des processus infiniment plus nuancés et complexes qu'il n'y paraît. Ou comme celle qui prétend saucissonner le travail individuel, collectif et communautaire, alors que, par un important travail de réseau, ces trois dimensions s'interpénètrent en permanence.
Enfin, les facteurs d'incompréhension et les porte-à-faux qui expliquent les difficultés ressenties par les services sont mis en lumière.
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