Postface de Jean Blairon
Pratiquer l’éducation permanente dans l’univers carcéral n’est pas gagné d’avance. Car il s’agit d’abord d’appréhender un système pénitentiaire dans lequel les personnes détenues vivent le sentiment d’être niées, de ne plus exister, de ne plus avoir aucun droit. De devenir des « inutiles au monde ».
Dans ce contexte où l’autonomie des individus est mise à mal, quelle est la pertinence et la portée de projets de formation dont l’objectif est de soutenir les personnes dans leur capacité d’être sujets, de se reprendre en main ? A quelles conditions est-ce possible ? Quelles traces ces initiatives laissent-elles chez ces détenus participants ?
Depuis 2002, le Cefoc développe des projets d’éducation permanente en prison. Un peu plus de dix groupes de formation ont été organisés dans les prisons de Jamioulx et de Lantin. A partir de ces démarches, le Cefoc porte dans ce livre un regard critique sur ses propres pratiques. Pour susciter une autre vision sur les enjeux de la formation dans les prisons. Cette recherche du Cefoc a été menée par Jeanine Depasse, Véronique Herman, Marguerite Plennevaux, Claire Stassen et Philippe Pierson.
Jean Blairon signe la postface de ce livre, en montrant pour quel type de luttes ces pratiques agissent.
Analyse parue dans Se former en prison, l'impossible défi ?, (sous la direction de Ph. Pierson), éditions Cefoc, 2010, pp. 101-111.