Dans une contribution précédente, nous avons tenté une analyse préventive des effets possibles de l’introduction d’une nouvelle norme pédagogique dans l’aide à la jeunesse : l’obligation pour les services mandatés d’élaborer un projet éducatif individualisé pour chaque jeune qui leur est confié. A l’heure où nous écrivons ces lignes, l’administration de l’aide à la jeunesse a opéré des choix très clairs en ce qui concerne le P.E.I.; rien, dans les attentes de l’administration à cet égard, ne favorise ni n’impose le recours à une logique de fond d’inspiration opérationnaliste. Une lettre précisant les dites attentes a été en effet adressée à tous les services et on peut se réjouir de cet effort d’explicitation et de transparence. Il importe cependant de voir que le P.E.I. n’est qu’un exemple parmi d’autres, dans de nombreux secteurs, de créature traversée par des enjeux fondamentaux pour la pensée critique. Pour bien percevoir ces enjeux, il convient évidemment de discerner les logiques de fond qui les portent, parfois involontairement d’ailleurs.