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La déclaration de politique communautaire (DPC) 2019-2024 décline une priorité en faveur des jeunes dits « incasables », en évoquant différentes pistes de solutions renforçant des dispositifs existants. Force est de reconnaître que ces jeunes pâtissent souvent d’une organisation bureaucratique de l’aide qui leur est apportée, se déclinant trop souvent en « cases » dans lesquelles, plus ils sont en difficulté(s), plus ils ont du mal à se faire accepter, leurs besoins spécifiques et multiples ne trouvant de réponse finalement ni partout, ni nulle part. De fil en aiguille, ils finissent par être considérés comme les « inadaptés » d’un système qui peine à s’adapter à la réalité, jusqu’à produire, même à son corps défendant, des violences institutionnelles.

Pour autant, rien n’est-il possible ?

Possible, en tout cas tentable et tenté, et productif, et inventif, et opiniâtre, cela le fut, durant des décennies, par Fernand Deligny, à une époque bien plus âpre encore que la nôtre, et réputée bien moins tolérante, et avec des jeunes réputés quant à eux définitivement irrécupérables. Cela nous a paru une – des - tentative(s) à rappeler, pour interroger, nourrir, inspirer des pratiques actuelles.

Cette étude se structure en trois parties. 

  • La première fait retour sur les pratiques de Fernand Deligny, son audace, ses principes de fonctionnement, son refus de l’inacceptable, ses « tentatives », du nom qu’il les baptise lui-même, modestement.
  • La seconde se penche sur les principes d’efficacité qui furent les siens, qui évoquent ceux du modèle de propension, produits dans la culture chinoise, et analysés par François Jullien.
  • La troisième se focalise sur le tissage des réseaux dont Deligny a eu le génie ; les travaux des sociologues de l’innovation sont à cet égard très éclairants.

C’est donc une tresse de trois pensées, celle de Fernand Deligny, celle de François Jullien et celle de Michel Callon et consorts, que nous vous proposons dans cette étude.

 

 


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