Analyse à la demande de Peuple et Culture, à l'occasion du colloque intitulé « Education permanente – Parcours d'intégration et/ou chemins d'émancipation ? » ; ce texte constitue la retranscription de l'intervention de Jean Blairon.
La réflexion à laquelle invite Peuple et Culture est structurée à partir d'une controverse qui oppose deux conceptions de l'éducation permanente : elle ressortirait à la formation professionnelle ou elle obéirait à une logique émancipatrice ; ce faisant, la controverse dispose aussi des logiques relationnelles : d'un côté, nous trouverions un risque d'annexion/instrumentalisation ; de l'autre, se réaffirmerait une indépendance critique.
Une des composantes de cette controverse est le rapport au champ bureaucratique, tel que l'entend Pierre Bourdieu. Ce champ concerne la manière dont l'Etat, en exerçant ses prérogatives de pouvoir, institue la réalité.
La controverse n'est pas neuve, mais il faut tenir compte de l'emprise grandissante de ce que Bourdieu nomme les « démolisseurs » du service public. Quels espaces de pouvoir l'éducation permanente entend-elle occuper ? Quel ancrage bureaucratique faut-il dès lors y associer ? Jean Blairon aborde ces questions au départ du champ du travail, avec les évolutions qu'il connaît et notamment l'importance grandissante du capital culturel.