Si plusieurs paradigmes se sont succédé au cours du temps pour envisager la question de l’hygiène, ils ne se sont pas construits par hasard. Nous nous attacherons ici à voir sur quels type de rouages sociaux l’hygiène à contribué à jouer, et spécialement à partir du XIXè siècle. L’hygiénisme s’érige alors en doctrine centrale pour la gestion de la cité. Le retour d’épidémies et de la peur qui les accompagne, les progrès scientifiques et les découvertes médicales, le développement industriel sont des éléments qui encouragent son développement.
Au-delà, la promotion de l’hygiène devient un instrument de conservation et de contention de la classe ouvrière en pleine expansion. Dans un grand mouvement métonymique, la propreté devient synonyme de moralité, et inversement la saleté est associée à l’immoralité. Ce qui permet de substituer la cause à la conséquence : le manque d’hygiène, ainsi, ne serait pas la conséquence de la pauvreté, mais la cause d’un laisser-aller qu’il convient de combattre tout en en contrôlant les moyens. On voit dès lors se dessiner des éléments qui permettent de construire le pauvre en ennemi. Ce retour historique incite aussi à un recul réflexif sur ce qui peut rester, dans les esprits du XXIè siècle, de cette construction.
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