Confinement. Un terme entré en force et tonitruant dans l’espace public. Nous entamons ici une série d’analyses d’éducation permanente sur la brutale irruption de cette réalité dans nos vies quotidiennes. Quel recul réflexif peut-on prendre sur « ce qui arrive » (Virilio), alors même que les médias multiplient les émissions spéciales à grand renfort de reportages, souvent semblables et répétitifs ? Le corpus qui constituera notre point de départ est basé sur les éditions du Soir.
Quelle pensée du confinement ?
Par Jean Blairon et Alice de Coorebyter
Notre première contribution ne portera pas sur la crise ni sa gestion, mais sur la dimension anthropologique de la situation, sur le vécu de l’espace, du temps, de la relation, sur les transformations exigées par la crise, mais en réfléchissant sur ce qui était déjà là, avant la crise, mais peu visible. Si la situation paraît sans précédent, ce n’est pas vraiment le cas. Ainsi, par exemple, Paul Virilio évoque, pendant la guerre du golfe, des épisodes qui ressemblent étrangement à notre actualité, en termes de changements provoqués - même si l’origine du problème était une guerre à l’époque, un virus aujourd’hui. Un parallélisme entre ses écrits et les articles récents du Soir le montre : mutation des habitudes de travail, montée en puissance des outils numériques, du télé-achat, etc., avec des moyens plus modernes aujourd’hui, qui n’en rendent que plus possibles d’autres mutations dans d’autres domaines ou d’une autre ampleur (comme l’e-scolarité, le télétravail imposé, etc.). Les changements sociétaux qui se profilent derrière le paravent sanitaire ne devraient pas laisser d’inquiéter, d’autant plus qu’ils sont volontiers présentés comme des évolutions naturelles, si ce n’est souhaitables.
Et pour prolonger et illustrer la thématique au départ de la pensée de Paul Virilio, cette Petite Réalisation Multimedia (PRM)
Un confinement de la pensée ?
Une PRM de Olivier Gobert, Laurence Watillon, Jean Blairon et Damien Libert
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