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Le mouvement de grève de ce 24 juin, initié par la FGTB, s'inscrit dans une série de grèves que connaît le pays depuis plusieurs mois. Ces luttes sociales se heurtent à une bataille de sens, à deux niveaux : celui du bien-fondé des revendications (quel sens ont-elles ?), mais aussi celui du processus même de la grève (est-il toujours bien en phase avec son époque ?).

C'est sur cette seconde controverse que Jean Blairon se concentre. En effet, les attaques contre la légitimité (si ce n'est la légalité) du principe de la grève sont virulentes, du côté politique (Charles Michel allant jusqu'à qualifier de radicalisme l'attitude de la FGTB dans le cadre de cette grève), mais aussi du côté médiatique.

Alain Touraine a identifié trois niveaux de sens dans lesquels une grève peut se situer : le niveau organisationnel, le niveau institutionnel et le niveau du modèle de société. La difficulté de se situer au niveau approprié, de faire éventuellement se communiquer les niveaux, de résister à une domination de plus en plus totale peut conduire à bien des hésitations et à des conflits d'interprétation.

Ces conflits d'interprétation sont alimentés par un Etat-mannequin qui se limite à un rôle de vitrine et par des médias prompts à se focaliser sur cette vitrine « vendeuse ».

Dans cette bataille du sens, qui est une bataille cognitive, l'éducation permanente peut et doit intervenir, en réfléchissant à la connexion entre les différents niveaux de lutte (des organisations, des institutions, du modèle de développement) et en aidant les acteurs à penser et à vivre la transversalité de celles-ci, en trouvant par là les voies de la solidarité et de l'union.

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