On peut considérer qu’en matière de lutte pour les droits du Sujet, on a connu des avancées dans la question des droits de l’enfant. Celui-ci n’est plus considéré comme un adulte en devenir, mais comme un être à part entière. Ces avancées ont été rendues possibles grâce à un travail de critique sociale, notamment contre les missions officieuses des institutions, qui pouvaient aller à l’ encontre de leurs missions officielles : on se souvient de l’attaque de Fernand Oury contre « l’école caserne ». Pour autant, la critique n’est pas devenue obsolète, et elle rencontre d’autres ennemis, plus difficiles à saisir, car surfant sur une inversion de toutes les valeurs. Etant devenu un Sujet, l’enfant se voit imposer l’obligation d’être épanoui. Entendez, in fine, de consommer.
Analyse parue dans le Journal du Droit des jeunes, n°300, décembre 2010