L'Institut Cardijn, pour fêter ses 90 ans d'existence, a organisé les 28, 29 et 30 mars 2012 un festival-colloque intitulé Festif'art, Culture et travail social, réenchanter le social.
L'argumentaire du colloque s'appuie sur la description que donne Max Weber du monde moderne : le triomphe d'une rationalité instrumentale y produit un désenchantement généralisé. Les organisateurs disent constater par ailleurs l'émergence d'une « enivrance » du monde : culte de la performance, tourbillon de l'affairisme, règne de l'éphémère. Ils en appellent par conséquent à un « réenchantement du monde » et du social, qu'on pourrait attendre, selon eux, des pratiques artistiques.
Se situant dans la lignée du courant institutionnaliste, Jean Blairon développe dans cette analyse cinq propositions pour contextualiser cet appel à l'artistique dans le champ social.
- Le travail social dépend d'une créativité institutionnelle, il est le résultat d'une micro-politique du désir.
- Le travail social constitue « intrinsèquement » une création culturelle à part entière.
- Le « capital culturel » est à la fois la condition formelle et l'objet central du travail social.
- Deux questions stratégiques sous-estimées traversent en conséquence le travail social aujourd'hui.
- Le thème de l'acteur, si présent aujourd'hui dans le champ social, est le théâtre d'un enjeu culturel majeur.