RTA - Newsletter Intermag 2018 / 14
Des liens à nouer, renforcer ou dénouer
Le berceau de l’autonomiePar Frédérique Van Leuven Frédérique Van Leuven est psychiatre et collabore avec RTA dans le cadre de l’aide à la jeunesse. Son analyse balise ce qui permet la construction de l’autonomie dès le plus jeune âge. Elle définit d’abord ce qu’est l’autonomie et relève les paradoxes qui entourent l’abus de l’usage de ce concept dans diverses facettes de la vie, et spécialement pour les plus faibles. Fortement valorisée dans nos sociétés, l’autonomie est généralement considérée comme le contraire de la dépendance, ce qui est une erreur de point de vue. En ce qui concerne les jeunes, l’autonomie est un enjeu important dans les familles, mais aussi dans les institutions de l’aide à la jeunesse, et elle est vécue pour certains comme une épreuve très difficile. Frédérique Van Leuven développe en particulier le rôle de l’attachement dans l’acquisition de l’autonomie. Mais elle l’aborde d’une manière qui se distingue de la théorie de l’attachement. Elle insiste sur l’importance de tous les petits repères, humains ou non, qui permettent d’éprouver une forme de sécurité, et brosse un vaste panorama des difficultés rencontrées notamment par les jeunes fragilisés pris en charge par l’aide à la jeunesse lors de la préparation de leur autonomie. Temps et accompagnementPar Jean Blairon Une équipe de professionnels d'un service d'accompagnement de personnes handicapées adultes, le Service L'essentiel à Tournai, s’est livré, autour du thème « temps et institution », à un travail de séminaire qui a suivi plusieurs « mouvements » : une tentative de problématisation de la question ; une lecture de la problématique en termes d'analyse institutionnelle ; des études de cas menées en confrontant différents points de vue interprétatifs. La présente analyse fait retour sur ces mouvements successifs et tente d'en donner une lecture transversale. Le lien « temps et institution » peut être abordé selon plusieurs registres. Ainsi, si le temps est envisagé seulement dans le registre de l’objet de l’intervention, d’autres dimensions peuvent être occultées de manière dommageable, en particulier celles de l’interaction bénéficiaire/professionnel et celle de la dimension politique du temps. L’analyse de situations vécues permet d’en appréhender l’importance. Les intelligences collectives : éléments pour une analyse critiquePar Jean Blairon Jean Blairon a été sollicité par le Mouvement d'éducation permanente Présence et Action Culturelle pour participer à une réflexion critique sur l’émergence dans le secteur associatif d’outils d’animation qui se réclament de la méthodologie des « intelligences collectives ». Le Mouvement a notamment organisé un « midi » de PAC sur la question et compte consacrer son université d’automne, organisée avec Peuple et Culture du 3 au 6/12, à cette question. Les participants sont invités à réfléchir aux liens qui existent entre « Outils, culture managériale et dynamique associative ». Nous publions ici notre contribution à cette réflexion partenariale. Le notion d’intelligences collectives est utilisée avec des significations fort variables, mais séduit de plus en plus. Il n’est donc pas inutile de se demander quels effets son usage social répandu pourrait produire, en posant la question suivante : comment réfléchir en termes d'analyse institutionnelle sur les effets possibles de la pratique d'un agent lorsqu'il se fait le promoteur d'une « innovation » dont l’élasticité ne laisse pas de surprendre ? |
Novembre 2018 1, Rue des Rèlîs Namurwès
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