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Les travaux récents de Jean-Pierre Le Goff consacrés au succès ambigu de la thématique du harcèlement moral, aux conflits sociaux de grande ampleur qu’a connus la France (notamment en 2003), au rejet français du Traité relatif à la constitution européenne, au bilan de la gauche française, à l’analyse du pouvoir dans les démocraties ou à l’héritage laissé par le mouvement de mai 68 permettent de tenter de systématiser une série de questions relatives aux actions et acteurs du contre-pouvoir dans les sociétés européennes.

Pour effectuer une telle tentative, nous partirons de l’ analyse que le sociologue opère des conflits ou interventions qui ont concerné les enjeux sociaux relatifs au travail.

Ensuite, nous montrerons que son analyse de ce type de conflits peut être considérée comme une métonymie de la manière dont on peut aborder l’action de la société sur elle-même.

Enfin, cet examen nous permettra de mettre en lumière quelques points critiques pour les acteurs du contre-pouvoir.

Une matrice pour un bilan critique

Nous trouvons dans les travaux de Jean-Pierre Le Goff relatifs aux évolutions qui frappent le monde du travail une sorte de matrice pouvant servir de guide à une analyse réflexive sur le contre-pouvoir.

Trois critiques majeures sont opérées par lui à propos de la manière dont les conflits sociaux récents ont été menés ou les analyses critiques, opérées.

L’insuffisance de prise en compte des causes profondes du malaise ou du problème Jean-Pierre Le Goff estime que les transformations objectives du marché du travail (concurrence des pays où la main-d’oeuvre est moins chère, chômage de masse, transformation en partie utopique de l’activité industrielle en activités de services2) n’expliquent pas tout. Une dimension subjective majeure doit être prise en compte.

Peut-être peut-on on la spécifier globalement comme une privation ou une confiscation de sens.