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Goffman, sociologue de l’interaction en face à face, s’est attaché à montrer comment la vie sociale s’articulait autour de la notion de territoire et de ses vicissitudes. Nous sommes tous des interactants ayant droit à des réserves territoriales que nous nous attachons à défendre et à protéger, tout en respectant celles des autres, et c’est cette double attitude que permet toute une « grammaire » territoriale, garante d’interactions fluides et évitant les conflits.


Dans cette seconde analyse, nous amènerons un point de vue plus méso : en montant au niveau des groupes (et non plus des individus), nous tenterons un travail sur les représentations de la question de l’hygiène, représentations qui ne sont évidement pas sans effet sur la relation interpersonnelle puisqu’elles la colorent fortement.

Nous sommes tous influencés par le milieu dans lequel nous vivons, et nous finissons par voir le monde à travers des « lunettes » que nous n’identifions même plus tant nous les avons incorporées.


Dans cette troisième analyse, nous adopterons une approche plus globale, en tentant de voir quels éléments plus sociétaux s’immiscent dans la question de l’hygiène, et dont la compréhension peut permettre d’en relativiser la signification. En d’autres termes, dans quels paradigmes l’hygiène est-elle pensée, vécue, incorporée aux habitudes, à tel point que nous n’en avons même plus conscience ?


Cette analyse est issue d’une intervention de Jean Blairon dans les travaux de l’université d’été du Setca-SEL, en juillet 2018. Les travaux portaient sur l’état d’avancement du pacte d’excellence et sur les questions qu’il pose. Celles-ci avaient été instruites par Pierre Waaub et analysées dans son texte « Pilotage, contractualisation, évaluation, sanction ». Ce document servait de base aux travaux, en référence à l’avis n°3 du groupe central, qui est ici le matériau analysé par Jean Blairon.


Les 3 services d'accrochage scolaire de Bruxelles (Seuil, SAS Bruxelles-Midi, Parenthèses) se sont associés dans un projet de prévention générale (2015-2017) à destination des parents de jeunes en décrochage. En effet, si les jeunes sont au centre des projets des SAS, il paraissait important de laisser une place aussi à leurs parents. Entre autres initiatives pour mieux les prendre en compte, une facette de ce projet de prévention générale a consisté à mettre sur pied des groupes de parole à destination de parents de jeunes en situation de décrochage scolaire.


L'établissement « Cours pour éducateurs en fonction » organisé par l’asbl CPSE est une école de Promotion sociale subsidiée par la Fédération Wallonie-Bruxelles et installée à Grivegnée.

L'association a entrepris une réflexion collective et participative sur son programme de formation ; dans ce cadre, elle a organisé le 5 mai 2017 une journée de réflexion sur « l'évolution du métier d'éducateur » à laquelle participaient ses étudiants et professeurs ainsi que des éducateurs en fonction dans différents secteurs.


Dans notre newsletter d’avril 2017, nous présentions une première étude abordant la question de l'évaluation d'une pratique éducative comme celle qui consiste à tenter de « réaccrocher » un jeune à l'expérience scolaire et à l'exercice de son droit à l'instruction. Résultat d’un long travail de réflexion et d’analyse avec un groupe de SAS (services d’accrochage scolaire), cette étude proposait une analyse critique de ce qu’est un processus d’évaluation, en l’illustrant par un exemple à travers le travail réalisé avec les parents de jeunes décrocheurs/décrochés.

Cette seconde étude se propose d’aller plus avant tout en montant en généralité et en réflexivité critique, avec trois approches étayées par des questions de terrain.


Se dire qu’on peut générer des violences institutionnelles alors qu’on a pour métier la bienveillance et l’écoute n’est pas chose aisée, et la démarche de chercher à prévenir ces violences est difficile autant que courageuse. Neuf services de la Division de Marche (services publics et agréés, œuvrant dans le milieu de vie ou en hébergement, mandatés ou non) ont décidé de tenter l’exercice.


Comment les bénéficiaires qualifient-t-il a posteriori les moments de friction qu’ils ont pu vivre avec des services de l’aide à la jeunesse en charge de leur dossier ? Quelles sont les raisons qui ont fait que cela a grippé, coincé, dérapé, explosé ? Quels effets cela a-t-il eu dans leur parcours ? Qu’est-ce qui les a fait sortir de leurs gonds, les a désemparés, les a enfoncés un peu plus ? Au départ des interviews de dix bénéficiaires, nous avons constitué une trame d’auto-analyse pour les services souhaitant se prémunir de potentielles violences institutionnelles.


Le CAAJ de Marche-en-Famenne a entamé en 2016 une courageuse démarche d’introspection professionnelle : il s’agissait que des services œuvrant dans le cadre du décret de l’aide à la jeunesse se questionnent, sur base volontaire, à propos des éventuelles violences institutionnelles qu’ils pouvaient générer auprès des bénéficiaires, même de manière non voulue. L’objectif était de prendre toutes mesures utiles pour éviter ces violences institutionnelles.
Une telle auto-analyse est particulièrement importante pour le secteur de l'aide à la jeunesse qui, dans les missions de prévention qu'il se définit, entend lutter contre ces types de violences peu visibles, « qui échappent aux regards et aux sanctions », pour reprendre ces termes de Pierre Bourdieu, et qui sont notamment présentes dans les interactions sociales.

RTA a été sollicité pour accompagner cette démarche. La méthodologie adoptée s’est articulée autour de deux étapes bien distinctes, l’une avec des bénéficiaires, l’autre avec des professionnels.

C’est donc à une démarche « en miroir » que nous vous convions ici.

 
Le travail de recherche dont rend compte cette étude s'est déroulé d'octobre 2014 à décembre 2016, à raison d'une journée de travail par mois (hormis juillet et août).
Il a mobilisé des directrices et directeurs de SAS (Services d'accrochage scolaire), soit des associations extérieures aux établissements scolaires et qui disposent d'un double agrément : par le Ministère de l'Education et par le Ministère de l'Aide à la jeunesse.

Le souhait était de construire de manière collective un dispositif d'évaluation de leurs pratiques.

 
Le 21 décembre 2016, la Fédération des Institutions de Prévention Educative (FIPE), regroupant, dans le secteur de l'aide à la jeunesse, des services d'aide en milieu ouvert, a souhaité mettre en débat un des éléments de la réforme du Décret de 1991 promue par le Ministre Rachid Madrane : l'extension des actions de prévention spécialisée à un nouveau groupe de jeunes : les 20-25 ans. Jusqu'ici, en effet, l'âge éligible était de 18 ans, parfois de 20, sous certaines conditions.
La thématique est controversée et la FIPE avait souhaité faire entendre les arguments des uns et des autres.


Le 10 juin 2017, les CEMEA fêtaient leur 70 ans. A cette occasion, invité à intervenir, Jean Blairon a choisi de partir de l’ouvrage de Roland Gori Un monde sans esprit, la fabrique des terrorismes pour pointer deux questions dont la résolution au moins partielle et provisoire paraît essentielle pour l'action en général et l'éducation populaire en particulier.


La FiCEMEA (Fédération Internationale des CEMEA) se présente comme un réseau qui articule le collectif, la pluralité et les alternatives : « La force de notre réseau est de pouvoir réfléchir ensemble et mettre en action, dans la pluralité de nos univers, d’autres systèmes éducatifs et donc d’autres modèles de société ».


L’A.I.J. est une association qui fédère les Services d’Accueil de Jour (S.A.J.A.) qui s’adressent à des personnes handicapées adultes. Leur mission est définie comme suit : « Le service d’accueil de jour pour adultes accueille en journée [, ycompris en court séjour] des bénéficiaires adultes, assure un accompagnement éducatif via des activités variées et adaptées, un accompagnement psychologique, social et thérapeutique optimal adapté aux besoins individuels des personnes handicapées et vise à l’intégration sociale, culturelle ou professionnelle de la personne handicapée. »
(www.awiph.be/professionnels/circulaires_accueil_hebergement_accompagnement/circulaires/mah2007.pdf). Les S.A.J.A. sont en quelque sorte les héritiers des « ateliers occupationnels » qui offraient des activités en journée compatibles avec le maintien d’un séjour en famille.


La « modernisation » de l'école passe de plus en plus par une approche purement organisationnelle (et managériale) des institutions éducatives. Cette approche est elle-même le vecteur d'une transversalité négative, qui vise à assimiler l'institution scolaire à l'organisation marchande (et à poser que pour « s'améliorer », la première doit fonctionner comme la seconde).


L'emballement médiatique que l'on observe à propos de la radicalisation n'est pas sans effets sur le champ politique ; il produit un activisme contraint, sur fond de l'habituelle mise en cause de la maîtrise des responsables politiques : pourquoi ne l'ont-ils pas vue venir ? en font-ils assez ? assez vite ? assez fort ?
La pression est énorme pour les politiques, et en amont, pour les acteurs de terrain.


Les SAS (services d'accrochage scolaire) sont des structures agréées à la fois par l'enseignement et par l'aide à la jeunesse pour aider des jeunes en décrochage à se reconnecter avec leur parcours scolaire.

Cette étude a été réalisée à la demande d'un SAS bruxellois, le Seuil, qui souhaitait, après quelques années de fonctionnement, récolter le point de vue d'anciens bénéficiaires sur leur passage au sein de leur structure. 14 jeunes ont accepté de retracer leur parcours avant, pendant et après le SAS.

Par Jean Blairon (dir.), Orlando Alves, Khaled Boutaffala, Maurice Cornil, Marc De Koker, Bernard De Vos, Abdelillah Hamssi, Nathalie Lion, Paul Maurissen, Jean-Luc Nsengiyumva, Jérôme Petit, Didier Piron et Claude Prignon


Cette analyse est le fruit d'un séminaire placé sous le patronage du Délégué général aux droits de l'enfant et réunissant les divers acteurs éducatifs qui, à Bruxelles, concourent, chacun dans le cadre de ses missions, à la lutte contre le décrochage scolaire et au soutien à l'accrochage. Si ces acteurs (les surveillants éducateurs, les médiateurs, les agents des CPMS, les services d'aide en milieu ouvert du secteur de l'aide à la jeunesse et les services d'accrochage scolaire) partagent une unité d'action, et, partiellement, de lieu et de temps, la convergence entre eux reste cependant très souvent à construire. Le produit de cette analyse collective a pour visée, avec toute la modestie qu'une action expérimentale requiert, de contribuer au débat public sur cette problématique si importante.


De récentes mesures du gouvernement fédéral, entre autres, touchent ou envisagent de toucher à ce qui est considéré jusqu'ici comme l'âge consacrant l'entrée en majorité.
Le projet d'abaisser l'âge de la majorité sexuelle à 14 ans est un exemple ; il s'agit en réalité de faire en sorte que les actes sexuels entre mineurs de moins de seize ans cessent d'être punissables, alors qu'ils le sont aujourd'hui, même en cas de consentement mutuel : ils sont considérés comme attentat à la pudeur. Le fait de repousser jusqu'à 21 ans, pour tous les jeunes n'ayant pas obtenu le CESS, l'âge permettant l'octroi d'allocations d'attente est un autre exemple, qui va en sens inverse : la limite d'âge y est revue à la hausse depuis le 1er septembre 2015.

L'impression prévaut d'une agitation en tous sens des âges de référence.


On considère que les institutions sont des « êtres moraux » qui se placent au-dessus des intérêts en présence voire en conflit, prennent du recul par rapport aux passions et affects, arbitrent dans la diversité contradictoire des points de vue, décident en référence, le plus souvent, à des procédures qui garantissent le caractère équitable de la position qui est adoptée, du choix qui est opéré, etc.

Or, Luc Boltanski remarque que ces « êtres moraux » sont de fait composés d'êtres de chair, qui, même officiellement mandatés et autorisés, ne sont pas à l'abri du risque de se référer à leurs propres intérêts, références, voire d'être prisonniers de leurs propres passions.

Sur quoi s'appuyer pour mieux pouvoir « se placer au-dessus de la mêlée » ?

Recherche participative menée avec des familles soumises à la pauvreté ou à l’appauvrissement

Détails
Écrit par asbl RTA et le Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté – sous la direction de Jean Blairon et de Christine Mahy
Réalisation : septembre 2015
Publication : novembre 2015


Parmi d'autres éléments liés aux politiques structurelles, le parcours scolaire joue un rôle très important dans les possibilités pour des enfants issues de familles pauvres ou soumises à l'appauvrissement de quitter les conditions de pauvreté qu’ils connaissent.
Les familles concernées en parlent en termes d’espoir et d'enjeu essentiel mais aussi en termes de rendez-vous ratés, de projets contrariés, d’espoirs déçus. Pour de nombreuses familles militantes au RWLP, le parcours scolaire est trop souvent, pour les enfants et leurs parents, un parcours d’échec et d'exclusion, et régulièrement de répétition de l’échec et de l'exclusion.
Mais c'est aussi un échec pour l'école et pour les enseignants dont le souhait est de mener chaque enfant le plus loin possible dans son apprentissage.


Parmi les grands tsunamis médiatiques, on peut désormais classer les attentats islamistes de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et le magasin juif de Paris. Les réactions en chaîne qui les ont suivis, démultipliées par les réseaux sociaux, ont conduit à un grand brouillage sémiotique, laissant plus d'un acteur social et politique en plein désarroi. Les divers plans de lutte contre la radicalisation mis en place en Fédération Wallonie-Buxelles, relevant de logiques différentes et tendant vers des objectifs spécifiques congruents à ces logiques, ont été présentés dans la presse avec peu de nuances et sans guère de mise en perspective, ce qui a pu produire des amalgames préjudiciables.

La présente étude fait suite à un programme de formation pilote mis en place par RTA à la demande du Ministre de l'aide à la jeunesse, Rachid Madrane, à destination des services d'aide en milieu ouverts (AMO).


Antre'Toise, le périodique de la Fédération des Maisons de jeunes, consacrait son n°115 à la thématique de la précarité et de la pauvreté des jeunes, avec un titre évocateur : « Panser l'urgence, penser l'avenir ».


Ces propos constituent la retranscription de notre intervention lors du colloque du 26 septembre que l’association Abaka avait organisé à l’occasion de ses dix ans d’activité. Nous avions été invité à proposer une « conclusion » à la fin d’une matinée de réflexion pendant laquelle les professionnels de l’association ont exposé et expliqué leurs pratiques de diverses manières : scénique et conceptuelle.