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Le numéro d'avril 2012 de L'Agenda Interculturel, revue mensuelle du CBAI (Centre Bruxellois d'Action Interculturelle), s'intitule « Sur le podium des solidarités », et poursuit cet objectif : questionner les modèles de justice sociale des chances et des places, à l’épreuve des pratiques associative de terrain.


L'Institut Cardijn, pour fêter ses 90 ans d'existence, a organisé les 28, 29 et 30 mars 2012 un festival-colloque intitulé Festif'art, Culture et travail social, réenchanter le social.

L'argumentaire du colloque s'appuie sur la description que donne Max Weber du monde moderne : le triomphe d'une rationalité instrumentale y produit un désenchantement généralisé. Les organisateurs disent constater par ailleurs l'émergence d'une « enivrance » du monde : culte de la performance, tourbillon de l'affairisme, règne de l'éphémère. Ils en appellent par conséquent à un « réenchantement du monde »  et du social, qu'on pourrait attendre, selon eux, des pratiques artistiques.


Les auteurs, Christine Mahy (Présidente du Réseau Belge de Lutte contre la Pauvreté) et Jean Blairon (Directeur de l'asbl RTA) ont été sollicités par la Revue Cosa Mentale, qui se définit comme « revue d'architecture et de résistance ». Cette revue « parle d’architecture. Non de sa fabrication pratique, ni de sa description objective. Elle parle de la pensée de l’architecture. Elle est une tentative pour restituer ce qui nous touche et nous fait réfléchir quand nous nous trouvons en face d’elle » (extrait de l'éditorial). Pour un numéro spécial « Architecture et modestie », et au départ de ce thème de modestie, les auteurs formulent et développent trois questions à destination des protagonistes du champ architectural :

  • Peuvent-ils faire preuve de retenue dans la manière de penser (de construire une « cosa mentale »), notamment par rapport aux effets produits par leur industrieuse création ?
  • Peuvent-ils dialoguer d'une manière non normative avec tous les groupes sociaux, et donc avec toutes les esthétiques ?
  • Accepteraient-ils une référence esthétique qui met au premier plan le contact authentique avec une population ?

Pour ce second numéro de la revue Avis à la population éditée par le CCR de Namur, la thématique choisie était la précocité éventuelle d’un contact avec l’art. Choisissant un « regard oblique », nous avons relu les expériences proposées dans ce numéro d’un point de vue éducatif. Le fossé semble infranchissable entre les enfants qui sont précocement façonnés aux choses de l’art par leur milieu familial et les autres, qui ne sont même pas conscient du fait qu’ils passent à côté de quelque chose. Cependant, tant une attitude normative (l’initiation forcée, par l’école par exemple, et creusant l’écart entre l’enfant et son milieu) qu’une attitude non normative (qui peut mener à de grave erreurs de jugement) présentent des risques, de même que l’optimum éducatif qui conduit à sur-stimuler l’enfant au nom de son épanouissement total, ou encore que le défaussement de l’apprentissage des adultes sur les enfants. Autant d’attitudes que combattent les expériences décrites dans ce numéro.


Nous avons eu l'occasion de participer, à dix jours d'intervalle, à deux moments d'exploration collective qui semblaient animés par une préoccupation commune : le 14 mai, le Ministère de la Communauté française invitait les opérateurs culturels namurois à une session des « Assises du développement culturel territorial en Communauté française » ; le 24 mai, un collectif d'associations, avec le soutien de la Communauté française, de la Province de Hainaut, de la Région wallonne et de la ville de Tournai entamait un séminaire  sur les « forces et les formes de résistance pour le développement local ».